ledjely
Accueil » Cessez-le-feu en RDC : l’Afrique veut se donner toutes les chances
A la uneActualitésAfrique

Cessez-le-feu en RDC : l’Afrique veut se donner toutes les chances

Les raisons d’être pessimiste ne manquent pas. Mais visiblement, les leaders africains, eux, entendent s’agripper au maigre espoir incarné par l’appel au « cessez-le-feu immédiat et inconditionnel » qu’ils ont lancé à l’issue du sommet conjoint de l’EAC et de la SADC, à Dar-es-Salam, le 8 février. Cette mince ficelle, ils entendent tirer dessus pour ramener la paix dans l’est de la République démocratique du Congo. Pour cela, ils ont d’abord mis à contribution les chefs d’Etat-major de leurs armées respectives. Puis, depuis ce lundi, un trio de facilitateurs de haut niveau est désigné pour les épauler dans l’opérationnalisation de ce cessez-le-feu. Il s’agit des anciens présidents kenyan et nigérian, Uhuru Kenyatta et Olesegun Obasanjo, ainsi que de l’ancien premier ministre éthiopien, Haïlémariam Desalegn.  

Une démarche louable

Les résultats escomptés de tout cet attelage sont incertains, mais la démarche a quelque chose de louable. D’abord, par le fait qu’elle est interne aux instances africaines. On se rappelle en effet que le président turc, entre autres, avait offert sa médiation entre le Rwanda et la RDC. Offre que le président Tshisekedi avait alors rejetée. Ensuite, l’autre mérite qu’il convient de concéder à cette démarche, c’est qu’elle rompt avec l’apathie et l’espèce de résignation que les dirigeants du continent ont l’habitude de réserver à des crises similaires. Cette fois, on a subitement senti une mobilisation en particulier de l’EAC et de la SADC pour faire taire les armes en République démocratique du Congo. Au point que pour surmonter rivalités qu’il y avait entre les processus de Luanda et de Naïrobi, les deux organisations ont fait le choix de fusionner les deux processus. Cet esprit de dépassement aussi est à saluer.

Un trio gagnant ?

On imagine qu’en premier lieu, c’est le même esprit qui a conduit au choix des trois facilitateurs kenyan, nigérian et éthiopien. Qu’on aille jusqu’en Afrique de l’ouest pour trouver un facilitateur, c’est la preuve qu’il y a vraiment une volonté de ne ménager aucun effort pour faire taire les armes. Par ailleurs, pour ce qui est de l’ancien président nigérian, c’est un facilitateur plutôt rodé à l’exercice, tant il a été associé à de nombreuses initiatives du genre notamment dans l’espace ouest-africain. En outre, même dans le cas du conflit au Congo, il n’est pas inconnu de certains protagonistes dont ceux du M23 quand ils étaient du CNDP. Quant à l’ancien président kenyan, Uhuru Kenyatta, c’est peut-être celui maîtrise le mieux la crise actuelle, vu qu’il pilotait déjà le processus de Naïrobi. C’est dire qu’il connait à la fois les acteurs de terrain, ceux de l’encadrement et même les responsables politiques des principaux pays impliqués dans la crise. On imagine qu’il a de même une idée précise des points d’achoppement, même les non-dits. Enfin, l’ancien premier ministre éthiopien, Haïlémariam Desalegn, apporte avec lui un regard aussi neuf qu’extérieur. Il veillera à ce que dans la construction de l’architecture du cessez-le-feu, on ne perde pas de vue certaines dimensions se rattachant notamment aux principes chers à l’Union africaine dont il a été un président en exercice.

Des atouts et un défi

Il y a donc une certaine complémentarité entre les trois facilitateurs. Chacun d’eux apporte avec lui une touche singulière sans laquelle l’ensemble ne saurait fonctionner. Mais ces qualités, ils doivent les traduire très rapidement en nous fournissant un schéma concret permettant la mise en œuvre du cessez-le-feu. Et à priori, ils sont plutôt bien perçus par les deux principaux protagonistes que sont le Rwanda et la RD Congo. Mais ils ont un défi de taille : surmonter la divergence à propos du dialogue avec le M23. Une exigence pour Paul Kagamé et une ligne à ne pas franchir, pour Félix Tshisekedi. Pourtant, l’Afrique attend d’eux qu’ils réussissent le miracle. Un miracle qu’ils doivent nous présenter au plus tard le 28 février, à l’occasion de la prochaine réunion ministérielle de l’EAC-SADC.

Boubacar Sanso Barry  

 

Articles Similaires

10e journée de Ligue 1 : le Horoya AC retrouve le goût de la victoire, le Hafia FC fait nul

LEDJELY.COM

Drame de N’Zérékoré : le collectif des avocats des victimes dépose une plainte devant le parquet de N’Zérékoré

LEDJELY.COM

Guinée : parlons de l’engagement politique

LEDJELY.COM

Affaire Bankina pêche à la CRIEF : l’authentification de la société au cœur des débats

LEDJELY.COM

Albayrak Media dans les locaux de Ledjely Média Group : les prémices d’une future collaboration

LEDJELY.COM

UFDG : Cellou Baldé et Maladho Diallo dépouillés de leurs fonctions (décisions)

LEDJELY.COM
Chargement....