Une dizaine de femmes portant des foulards rouges ont pris d’assaut le cabinet de l’ex-bâtonnier Me Dinah Sampil, qui se trouve dans le quartier Almamya, dans la commune de Kaloum. Ramatoulaye Sangaré, qui se présente comme la propriétaire des lieux soutenue par d’autres femmes, dénonce le non-paiement de deux ans de loyers, soit un montant total de 3 500 000 francs guinéens par mois.
« Cette maison, où Maître Dinah Sampil a installé son bureau, appartient à ma famille depuis plusieurs générations. Aujourd’hui, nous avons décidé d’organiser ce sit-in car il occupe les lieux depuis deux ans sans payer de loyer », dit-elle.
Selon elle, les termes du contrat sont expirés depuis longtemps, mais Me Dinah Sampil refuse de partir et cause de nombreux problèmes à sa famille. « Le contrat, signé pour un an, couvrait la période de janvier à décembre 2022. Il est expiré, mais il ne veut pas partir. Il doit payer les loyers. Il n’a aucun argument valable. Il a signé le contrat avec moi, en tant que représentante de la famille », précise-t-elle. Puis de poursuivre : « Il m’a insultée, il a insulté ma mère. J’ai des vidéos avec des injures inimaginables pour un homme de sa position. Il profite de son statut d’avocat pour influencer les autorités. Partout où je porte plainte, il donne sa version et on ne m’écoute pas. Cela dure depuis deux ans ».
Dame Ramatoulaye Sangaré dit avoir entrepris des démarches afin de contraindre Me Sampil à lui contraindre de payer son argent, mais en vain.
« J’ai saisi le bâtonnier, le procureur de Kaloum et même la gendarmerie, mais rien ne change. Nous ne pouvons plus tolérer cette situation. Il doit partir. Ce n’est pas un avocat qui va nous empêcher de vivre en Guinée. Il n’est ni héritier ni cohéritier », déclare-t-elle.
Joint au téléphone par notre rédaction, Me Dinah Sampil rejette ces accusations. « Je ne dois aucun franc. Je suis en avance de janvier 2025 jusqu’en juin dans les mains de l’administrateur. Cette femme n’est qu’une intruse. Elle a fait preuve de mauvaise gestion d’un héritage, on l’a écartée et elle veut continuer à percevoir à titre personnel. C’est ce que je lui ai refusé. J’ai versé dans les mains de l’administrateur judiciaire désigné par le tribunal de Kaloum », a éclairé l’avocat.
« Je suis un praticien du droit. C’est inimaginable de ma part d’avoir quelque chose à quelqu’un sans payer à quelque titre que ce soit, à plus forte raison une location. Sans fausse modestie, je suis propriétaire foncier », indique-t-il.
Par rapport à l’expiration du contrat dont la dame fait allusion, l’avocat invite la plaignante à porter plainte si cela est avéré. « Pourquoi elle ne va pas à la justice ? Pourquoi elle veut se rendre justice ? Si c’est vrai ce qu’elle dit, les tribunaux sont là. Tous les jours, il y a des actions en instruction. Elle n’avait qu’à venir devant un juge. Il n’y a personne au-dessus de la loi », soutient Me Sampil.
S’agissant des accusations d’injures grossières, l’avocat de Kassory Fofana rejette des accusations infondées.
« Vous connaissez ma personne pour ne pas dire ma personnalité. Ça ne me ressemble pas. Tout ça doit être adressé à un tribunal. On se plaint, on ne se rend pas justice. Les institutions judiciaires sont là pour ça », a-t-il conclu.
Balla Yombouno