Le procès en appel d’Aliou Bah, président du MoDeL, poursuivi pour offense au chef de l’État et diffamation, a de nouveau été renvoyé à ce mercredi 23 avril pour la suite des plaidoiries. L’audience du mardi 22 avril s’est ouverte tardivement, dans une ambiance tendue, marquée par les réquisitions du parquet et les premières interventions de la défense.
Présente aux côtés de l’accusé, Me Houleymatou Barry, avocate de la défense, a exprimé sa profonde frustration à la sortie de l’audience.
« Les audiences ont commencé à 13h alors que nous étions là depuis 9h. Toute une journée gâchée. Il y a eu tellement de dispositifs pour freiner le début. Nous savions que cela n’allait pas finir aujourd’hui », a-t-elle confié à la presse.
Elle a également critiqué la teneur des réquisitions du ministère public, les qualifiant de creuses et non fondées. « Le ministère public, au lieu de requérir, est venu s’attaquer à nos moyens d’appel. Visiblement, il n’avait rien sous la main. Ses réquisitions n’ont même pas duré 30 minutes », indique-t-elle.
Le parquet général a requis cinq ans de prison ferme contre Aliou Bah, une peine jugée « fantaisiste et sans fondement juridique » par la défense.
« Le parquet est une partie au procès, comme nous. Il fait des demandes, nous en faisons également. La Cour ne tiendra pas compte de cet excès de zèle », estime Me Houleymatou Barry, qui promet une contre-attaque solide ce mercredi.
Malgré ces obstacles, la défense reste déterminée à poursuivre sa mission : « Nous reviendrons demain plus forts, plus requinqués et plus engagés. Ce n’est pas le droit qui est défendu dans cette salle, mais la volonté d’individus. Et cela, nous allons le dénoncer, vaille que vaille »
Thierno Amadou Diallo