Ce lundi 12 mai, dans le cadre de l’Africa CEO Forum organisé par Jeune Afrique à Abidjan, le Premier ministre guinéen, Amadou Bah Oury, a surpris l’opinion publique en annonçant que les élections présidentielle et législatives se tiendraient en décembre 2025. Une révélation politique de taille qui a suscité diverses réactions au sein de la classe politique guinéenne. Si certains y voient une annonce prématurée, d’autres la considèrent comme une simple confirmation d’une promesse déjà formulée.
C’est le cas du Dr Ben Youssouf Keïta, président du parti Agence pour le Changement et le Progrès (ACP), qui s’est voulu rassurant. Selon lui, cette annonce ne devrait surprendre personne.
« Ce n’est point une surprise, car lors de son discours à la nation le 31 décembre 2024, le président a prévenu que l’année 2025 serait une année électorale. Si j’ai bonne souvenance, il a bien précisé qu’il y aurait le vote pour la Constitution et la présidentielle », dit-il.
Pour Dr Keïta, la seule nouveauté introduite par Amadou Bah Oury est le couplage des législatives avec la présidentielle. Il rappelle que les partis politiques ont eu suffisamment de temps pour se préparer à cette éventualité.
« Que l’on soit prêt ou pas à candidater en tant que parti politique, personne ne peut en tout cas prétendre ne pas avoir été averti depuis cette adresse à la nation du Gl. Mamadi Doumbouya. Tous les partis politiques avaient donc intégré cette possibilité », poursuit-il.
Il estime par ailleurs que le Premier ministre ne fait que jouer son rôle dans ce processus : « Le Premier ministre n’a fait que préciser la date, et il est à juste titre dans son rôle, car c’est le gouvernement qu’il préside qui organisera les élections à travers le MATD ».
Par ailleurs, il insiste sur l’importance de cette échéance pour clore définitivement la transition entamée en 2021.
« Mon avis est qu’il faille effectivement revenir à l’ordre constitutionnel en organisant des élections libres, transparentes et inclusives pour sceller définitivement la fin de la transition », conclut-il.
En attendant un décret officiel pour entériner cette date, le débat politique est relancé en Guinée.
Thierno Amadou Diallo