Trois secrétaires fédéraux de l’Union des Forces Démocratiques de Guinée (UFDG), notamment du côté de la Haute Guinée, suspendus par une décision du conseil politique, ont décidé de ne pas rester silencieux. Dans une déclaration conjointe rendue publique ce samedi 17 mai 2025, Ibrahima Sow (Kouroussa), Lancinet Tiguibéri Keita (Siguiri) et Antoine Dôbo Guilavogui (Kankan) rejettent catégoriquement leur mise à l’écart.
Pour eux, la décision du parti est tout simplement « nulle et de nul effet ». En cause, une procédure qu’ils estiment irrégulière, contraire aux textes du parti. « Cette exclusion, comme tant d’autres avant elle, traduit une dérive inquiétante. Sur le fond, elle ne repose sur aucune procédure disciplinaire régulière, en violation directe de l’article 13 des statuts et de l’article 51 du règlement intérieur », rappellent-ils.
Dans leur communiqué, les trois fédéraux pointent aussi un vide à la tête du parti, depuis le départ de Cellou Dalein Diallo. Ils affirment « qu’aucun intérim n’a été acté dans les règles, comme prévu par l’article 14 du règlement, ce qui limite une telle fonction à six mois ». En l’absence d’un cadre légal formel, ils estiment que Fodé Oussou Fofana, signataire de la décision, « n’a ni la légitimité ni l’autorité pour signer des actes au nom du parti ».
Plus loin, ils précisent que le conseil politique, auteur de la décision, n’a pas compétence en matière de sanctions disciplinaires. Cette prérogative, selon eux, revient exclusivement au Bureau Exécutif, conformément aux statuts.
Dans une déclaration commune, les trois responsables :
- désavouent formellement la décision de suspension.
- demandent au conseil politique de rester dans son rôle consultatif.
- réaffirment leur statut de secrétaires fédéraux légitimes, en se basant sur les procès-verbaux des congrès.
- réaffirment leur engagement aux valeurs démocratiques et à l’unité du parti.
En outre, ils se réservent le droit d’ester en justice pour faire valoir leurs droits.
Lamine Camara