À l’occasion de la cérémonie de clôture du forum sur l’avenir de la presse en Guinée, tenue ce mercredi 21 mai dans un réceptif hôtelier de Conakry, le président de la Haute Autorité de la Communication (HAC), Boubacar Yacine Diallo, entouré de ses homologues venus du Mali, de la Côte d’Ivoire, du Sénégal et du Maroc, a tenu un discours sans concession à l’endroit des acteurs des médias.
Dans une déclaration ferme, il a appelé les patrons de presse à prendre leurs responsabilités vis-à-vis de leurs employés.
« La convention collective devra régler cette question. Les entreprises de presse doivent se constituer et être capables, au minimum, de payer le salaire de leurs journalistes. Ne faites pas des journalistes des mendiants. Ne les exposez pas à la précarité, qui les pousse parfois, malgré eux, à céder à la corruption », affirme-t-il.
S’adressant ensuite à certains praticiens autoproclamés du métier, il a été catégorique :
« Je le dis sans gêne : je fais partie de ceux qui ont lancé l’investigation journalistique dans ce pays. Ce que certains appellent aujourd’hui ‘journalisme d’investigation’ n’en est pas. Ce n’est ni de l’investigation, ni du journalisme. Et ces personnes-là n’auront pas de carte de presse », dit-il.
Le président de la HAC a également annoncé des mesures concrètes concernant la régulation de la profession. À partir du 1er juillet 2025 (NB : il faut corriger la date dans ton texte, qui indique 2020), seuls les détenteurs de la carte de journaliste professionnel délivrée par la HAC seront autorisés à couvrir les événements publics.
« Nous allons saisir les autorités militaires, sécuritaires, ainsi que les organisateurs de manifestations pour qu’ils n’accréditent que les journalistes professionnels dûment identifiés. C’est une mesure d’assainissement. Elle sera entérinée par le collège des commissaires, comme le prévoit la loi. Et nous irons jusqu’au bout », soutient-il.
Il rappelle que la carte professionnelle est désormais gratuite et délivrée directement par la HAC.
« Personne n’a plus d’excuse. Ceux qui ne sont pas journalistes au sens de la loi ne l’obtiendront pas », poursuit-il.
Aminata Camara