Depuis quelques jours, une information circule dans la préfecture de Dubréka faisant état d’un jeune écolier noyé alors qu’il tentait de récupérer un ballon. Mais cette version a été formellement rejetée par la mère de la victime. En larmes, Laïssa Quenum accuse : son fils a été sauvagement battu à mort avant d’être jeté dans l’eau.
C’est le cœur brisé que cette mère inconsolable raconte la perte tragique de son fils unique, Mohamed Deen Camara, âgé de 11 ans. Le drame s’est déroulé le mardi 27 mai dans le quartier Bagabounden, à Dubréka. L’auteur présumé du crime serait un autre élève, Ibrahima Conté, âgé de 18 ans.
Contactée par téléphone, Laïssa Quenum revient sur le récit glaçant de cette journée fatidique.
«J’étais sortie chercher mes habits lorsque les amis de mon fils sont venus l’inviter à se baigner dans un marigot qui se jette dans la mer. Mon enfant ne sort presque jamais. Il n’aime ni marcher ni se promener ; après l’école, il reste toujours à la maison. Ce mardi, ils sont venus le chercher pour jouer à Bagabounden, un endroit qu’il ne connaissait pas. Là-bas, il est tombé sur Ibrahima Conté, un jeune qui l’avait déjà plusieurs fois menacé de mort », a-t-elle expliqué.
Selon ses propos, le différend entre les deux enfants remontait à plusieurs incidents passés.
«Un jour, il a frappé mon fils au point de lui casser le nez. Je suis allée me plaindre auprès de sa famille, mais on m’a demandé de pardonner. Depuis, il le harcelait régulièrement et le menaçait de mort s’il osait se confier. Ce jour-là, en le voyant au marigot, il s’est jeté sur lui, lui a dit : ‘Aujourd’hui, je vais te tuer, tu refuses de partager ton petit-déjeuner avec moi.’ Il l’a frappé à mort avant de le jeter dans l’eau », a-t-elle accusé.
Dans un dernier souffle de vie, Mohamed Deen aurait imploré son agresseur.
«Mon fils lui a demandé pardon, l’a supplié de ne pas le jeter dans le courant d’eau, très puissant à cet endroit. Mais Ibrahima a continué à le frapper et l’a noyé à plusieurs reprises, malgré les protestations des autres enfants. Il les a même frappés pour les faire taire », a-t-elle confié.
Un des camarades de Mohamed aurait tenté de le sauver avec un morceau de bois, mais sans succès.
«Le bois s’est cassé. Ibrahima a ensuite cogné la tête de mon fils et l’a jeté dans les profondeurs du marigot. Ensuite, il a remis 5 000 francs guinéens à chacun des enfants présents pour qu’ils gardent le silence », a-t-il affirmé.
Le corps sans vie de Mohamed Deen Camara a été retrouvé deux jours plus tard, au niveau du bras de mer de Sonfonia. La mère affirme que des marques de violences étaient visibles sur le corps.
«J’ai vu le cadavre de mon fils. Il avait la tête fracturée et portait des traces de bastonnade. L’autopsie a confirmé qu’il avait été battu à mort avant d’être jeté à l’eau », a-t-il expliqué.
Pour l’heure, nous n’avons pas une confirmation officielle du rapport de l’autopsie.
La famille de la victime a porté plainte contre le présumé meurtrier. Les sept enfants présents sur les lieux du drame sont actuellement entendus par la gendarmerie de Dubréka afin d’éclaircir les circonstances du crime.
Balla Yombouno