A l’occasion d’une cérémonie officielle présidée par le ministre directeur de cabinet à la Primature, en présence du président du CNT, de membres du CNRD et de plusieurs membres du gouvernement, le ministère du Commerce, de l’Industrie et des PME a présenté ce mardi 3 juin aux autorités les résultats du Recensement général des industries, à travers l’Atlas de l’Industrie de Guinée. Il s’agit de la toute première cartographie détaillée du tissu industriel du pays.
Lancé le 12 décembre 2024 sur l’ensemble du territoire national, ce recensement a permis de collecter des données factuelles sur plus de 11 100 unités industrielles, incluant leur répartition géographique, leurs filières d’activité, leurs contraintes, leur niveau de formalisation et leurs capacités de production.
Dans son intervention, Boubacar Diallo, directeur national de l’Industrie, des petites et moyennes Entreprises, a mis en lumière la répartition de ces unités à Conakry et à l’intérieur du pays : « La région de Mamou bénéficie de sa position centrale, avec 519 unités industrielles recensées. L’agro-industrie domine, suivie par les activités de style (artisanat et confection), qui représentent 95 % des unités, pour un chiffre d’affaires de 230 milliards GNF. La région de Kankan compte 1 851 unités, soit environ 17 % du total, principalement dans l’agro-industrie, la sous-traitance liée aux mines, les matériaux et la construction. Plus de 10 700 emplois y sont générés. A N’zérékoré, plus de 695 unités ont été identifiées, avec une prédominance de l’agro-industrie et de la transformation du bois.
Dans la région de Faranah, on dénombre environ 680 unités réparties entre les préfectures, pour une masse salariale de 3 800 personnes ».
De son côté, la ministre du Commerce, de l’Industrie et des PME, Dr Diaka Sidibé, a souligné : « Les données que vous venez de découvrir mettent en lumière à la fois le potentiel considérable de notre tissu industriel, mais aussi les goulots d’étranglement qu’il faudra lever pour assurer sa transformation durable. Parmi les constats majeurs, on observe une forte concentration des unités industrielles – environ 72 % – dans les zones urbaines, notamment à Conakry et dans sa périphérie ».
Elle a également rappelé que cet Atlas de l’Industrie de la République de Guinée constitue un atout stratégique dans le cadre de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF), un marché de plus de 1,4 milliard de consommateurs qui ouvre la voie à une nouvelle ère d’intégration, de compétitivité et de souveraineté industrielle à l’échelle continentale et internationale. « Cet atlas est plus qu’un simple document : c’est une contribution à l’histoire économique de notre nation », a-t-elle indiqué.
En présidant la cérémonie au nom du Premier ministre, Mohamed Lamine Sy Savané, ministre directeur de cabinet à la Primature, a salué cette initiative du ministère du Commerce, de l’Industrie et des PME. Selon lui, ce travail marque un tournant décisif dans la dynamique de transformation économique que la Guinée entend impulser. « Il répond à une exigence fondamentale : celle de disposer d’un outil de planification, d’aide à la décision et de mobilisation des investissements, reposant sur des données industrielles fiables, détaillées, actualisées et accessibles. Cet atlas, le premier du genre en République de Guinée, constitue un socle stratégique pour redéfinir les priorités de l’Etat en matière d’industrialisation, d’aménagement du territoire, de soutien au secteur privé et de bonne gouvernance économique », a-t-il déclaré.
Il a également insisté sur le potentiel du secteur industriel guinéen : « Malgré les contraintes, ce secteur recèle un potentiel immense. Il est appelé à jouer un rôle central dans la mise en œuvre du programme Simandou 2040. Je tiens également à souligner que cet outil renforce notre capacité à appliquer efficacement la loi sur le contenu local »
Balla Yombouno