A quelques jours de la fête de l’Aïd el-Kebir, connue sous le nom de Tabaski, les fidèles musulmans de Guinée se préparent activement pour l’événement. À Boké, notamment dans la commune urbaine, la course aux tenues de fête bat son plein. Les ateliers de couture sont débordés. Certains tailleurs, submergés par les commandes de dernière minute, refusent désormais de nouveaux clients.
Dans l’atelier de maître Mamadou Saliou Barry, l’ambiance est effervescente. Entre apprentis qui s’affairent à coudre et clients impatients d’être servis, l’atmosphère est électrique. Le maître tailleur, visiblement épuisé, a décidé de ne plus prendre de nouvelles commandes.
« Moi, j’ai fermé depuis jeudi. Je ne prends plus d’habits, j’ai plus de 30 complets non cousus. Certains clients viennent à la dernière minute, ce qui complique tout. On est obligé de travailler jour et nuit pour pouvoir satisfaire tout le monde », explique-t-il.
Non loin de là, l’atelier de Mari M’Bogomou affiche également complet. Cette maîtresse couturière donne la priorité à ceux qui paient à l’avance.
« Moi, quand tu viens et que tu paies l’avance, je te priorise. C’est ce qui nous arrange aussi. Cette année, il y a plusieurs tendances : des modèles bouffants, des modèles simples, des broderies… Il y a aussi de nouveaux tissus qui viennent de sortir », détaille-t-elle.
Dans l’un des nombreux ateliers de la place, Aïssatou Diallo, une cliente, se dit frustrée. Malgré un dépôt effectué il y a deux semaines, elle n’a toujours pas récupéré sa tenue.
« J’ai envoyé mes habits ici depuis deux semaines, mais jusqu’à présent, je n’ai rien reçu. Pourtant, je loge loin d’ici », déplore-t-elle, visiblement inquiète.
Face à l’affluence observée dans la plupart des ateliers de couture de la commune urbaine de Boké, de nombreux citoyens risquent de ne pas recevoir leurs tenues à temps pour la fête.
Mamadou Bah, depuis Boké