L’inondation du passage souterrain de l’aéroport, consécutive aux fortes pluies de la nuit du 18 juin, a plongé une nouvelle fois la capitale dans une difficulté sans précédente dans le domaine du transport. Alors que l’AGEROUTE Guinée SA évoque l’obstruction des canalisations par des débris, la situation soulève une question : où sont passés les plans d’entretien préventif pourtant si souvent annoncés ?
Situé sur l’autoroute Fidel Castro, cet axe est vital à la circulation dans la capitale. Son impraticabilité, même temporaire, paralyse des milliers d’usagers, renforce les embouteillages et accentue la frustration d’une population déjà mise à rude épreuve par l’état général des routes.
Ce n’est pas la première fois que ce passage se retrouve sous les eaux. Chaque saison des pluies amène son lot d’alertes et de mesures d’urgence. Et chaque année, les autorités promettent des dispositifs d’entretien renforcés. Pourtant, les mêmes scènes se répètent, comme si la mémoire administrative s’évaporait à chaque éclaircie.
Le paradoxe est frappant : alors que d’importants investissements ont été faits ces dernières années pour moderniser les infrastructures routières de la capitale, leur entretien semble relégué au second plan. Le passage souterrain de l’aéroport, censé fluidifier le trafic et répondre à une logique de modernisation urbaine, devient, à chaque pluie, un point de blocage et de danger.
Plus qu’un simple problème technique, cette énième inondation révèle un dysfonctionnement structurel : l’absence de politique rigoureuse de gestion des ouvrages d’assainissement. Il ne suffit pas de construire ; encore faut-il entretenir, inspecter, curer régulièrement. Faute de quoi, l’on continue de courir après les dégâts, dans une boucle sans fin.
En attendant le retour à la normale, les usagers doivent contourner, patienter, subir. Et espérer, une fois de plus, que cette fois-ci sera la dernière.
N’Famoussa Siby