Le chef du gouvernement, Amadou Oury Bah, a présidé ce mercredi 13 août le lancement officiel de l’introduction historique du vaccin antipaludique dans le Programme élargi de vaccination (PEV) de la Guinée. L’événement, organisé par le ministère de la Santé et de l’Hygiène publique avec l’appui de ses partenaires techniques et financiers, a réuni plusieurs hauts cadres du secteur sanitaire.
Dans son allocution, le ministre de la Santé, représenté par Charlotte Daffé, ministre de la Promotion féminine, a rappelé les difficultés auxquelles son département a longtemps été confronté dans le domaine de la vaccination.
« Pendant plusieurs années, le système de santé dans le domaine de la vaccination a été confronté aux défis permanents de la mobilisation de vaccins en quantité suffisante et en qualité. Grâce à ce nouveau vaccin qui sera administré en quatre doses aux enfants âgés de 5 à 23 mois, nous franchissons une étape décisive dans leur protection et, en particulier, dans l’atteinte des objectifs liés à leur survie. Par ce vaccin, nous espérons prévenir les besoins de transmissions sanguines requises pour traiter les cas d’anémie potentiellement mortels dus au paludisme. Le vaccin est administré dans le cadre de la vaccination systématique assurée par les programmes PEV et d’une façon analogue à celle dont les autres vaccins destinés aux enfants sont proposés aux familles », a-t-elle déclaré.
Elle a précisé que ce vaccin, approuvé par les autorités de réglementation et intégré à la vaccination systématique, ne nécessite pas de consentement écrit, contrairement aux vaccins expérimentaux.
Charlotte Daffé a également annoncé l’introduction prochaine du vaccin contre le papillomavirus humain (HPV), afin de renforcer la prévention des cancers chez les femmes.
De son côté, la représentante des partenaires techniques et financiers, Madaléna Bertolotti, cheffe de l’UNICEF en Guinée, a salué une avancée majeure.
« Chaque année, des milliers de vies sont injustement perdues à cause du paludisme, pourtant évitable et traitable. En 2023, l’OMS a recensé 253 millions de cas et 597 000 décès, dont 95 % en Afrique. En Guinée, nous avons enregistré 2,7 millions de cas et plus de 1 400 décès, dont 608 parmi les familles les plus vulnérables. Il était urgent d’agir. Sur la base de preuves scientifiques solides, l’OMS a recommandé l’introduction du RTS,S, premier vaccin antipaludique, dans le dispositif de prévention », a-t-elle soutenu.
Elle a assuré que les partenaires resteront mobilisés pour la formation des équipes de santé, le suivi des effets du vaccin et l’évaluation de son impact. « Les partenaires techniques et financiers resteront mobilisés pour garantir une formation adéquate des équipes de santé, un suivi rigoureux des effets du vaccin et une évaluation continue de son impact », a-t-elle affirmé.
Dans son discours, le Premier ministre Amadou Oury Bah a exprimé sa satisfaction et réaffirmé l’engagement du gouvernement à soutenir le personnel de santé.
« Des années et des années de recherche ont permis aujourd’hui progressivement d’atténuer et maintenant d’avoir un vaccin. La Guinée, comme d’autres pays du monde entier, s’inscrit dans cette lancée de l’introduction du vaccin contre le paludisme (…) Ce qui se fait aujourd’hui est une consécration des orientations majeures, disons, du Président de la République. Cet effort va se poursuivre parce qu’il y aura d’autres projets pour permettre à tous les personnels, à tous ceux qui sont dans le secteur de la santé, de bénéficier de formations pour être toujours dans une phase d’être encore plus efficients et en mesure de protéger les vies », a-t-il indiqué.
Pour cette première phase, le vaccin sera administré gratuitement dans les districts de Mamou, Gaoual, Kankan et Yomou, en quatre doses destinées aux enfants de 5 à 23 mois.
Aminata Camara