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Le vaudou dans le football : mythe ou réalité ?


Alors que la RDC a éliminé le Nigeria lors d’une séance de tirs au but explosive en qualifications pour la Coupe du monde 2026, une accusation inattendue a enflammé le continent : les Congolais auraient eu recours au vaudou pour l’emporter. Entre confidences anonymes, récits troublants et souvenirs historiques, la question refait surface avec force : le vaudou influence-t-il réellement le résultat d’un match, ou ne s’agit-il que de croyances qui survivent grâce aux histoires les plus improbables ? Cet article plonge au cœur de témoignages où superstition, tradition et football s’entremêlent.

À partir de cet exemple, nous avons tenté de comprendre le phénomène dans le football. Pour tenter d’y répondre, nous avons recueilli plusieurs témoignages d’acteurs du milieu, tous sous anonymat, rencontrés sur un terrain d’entraînement à Conakry.

Rencontré au bord du terrain, assis sur le banc des remplaçants, ce jeune sportif raconte sans hésiter : « Si tu n’y crois pas, c’est que tu es allé chez la mauvaise personne. Je me souviens, au village, il y a très longtemps : une finale entre nous et un village voisin. 0-0 après 90 minutes. Aux tirs au but, aucun joueur n’arrivait à cadrer, même les gardiens ne touchaient pas le ballon. Jusqu’au lendemain, lorsqu’un gamin a retiré quelque chose enfoui derrière une case. Juste après, le premier tireur a marqué et a offert le trophée à son équipe ».

Un entraîneur, non loin du premier intervenant, confie une vision plus méthodique dans la pratique du vaudou : « Selon mes expériences, le vaudou peut servir à lister les meilleurs joueurs adverses, à les ‘attacher’ pour les rendre mal à l’aise. Ensuite, il suffit d’un moment de faiblesse pour prendre l’avantage ».

Un autre intervenant que nous avons contacté par téléphone, ancien journaliste sportif, évoque un épisode marquant : « En 1972, à Conakry, le Hafia devait jouer le TP Mazembe. Après leur victoire à l’aller, on a signalé qu’un supporter congolais portait malheur : si son pied touchait le sol guinéen, le Hafia ne gagnerait plus. On l’a intercepté à l’aéroport et escorté jusqu’à la présidence, où il est resté jusqu’au lendemain. Le jour du match, les Congolais ont escaladé les murs du stade pour rejoindre les vestiaires, mais les arbitres éthiopiens ont raté leur vol. La CAF a alors désigné des arbitres léonais, ce que Mazembe a refusé. Le match n’a jamais eu lieu, et la Guinée a obtenu trois points, se qualifiant ainsi ».

Pour lui, ces pratiques mêlent irrationnel et stratégie, même si certains ont vu dans cet épisode une victoire sans jouer.

Enfin, un autre intervenant, en maillot d’entraînement, tempère : « Si c’était le vaudou qui faisait gagner des matchs, l’Inde, la Chine ou même le Nigeria, qui en est soi-disant victime cette fois-ci, ne perdraient jamais. C’est dans la tête. Souvent, le hasard renforce les croyances. Mais pour gagner, il faut être bon sur le terrain ».

Entre croyances profondes, anecdotes troublantes et scepticisme assumé, le vaudou continue de planer sur le football africain. Mythe, psychologie ou réalité cachée ? Le débat demeure ouvert.

Lonceny Camara

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