Bountouraby Maïga, connue sous le nom d’Oumou, mère de cinq enfants et enceinte de six mois et demi, a été tuée par son mari, Ansoumane Yattara, qui lui a asséné plusieurs coups de pieds après une dispute. Le drame a eu lieu mercredi dernier à Sandervalia, 1ère avenue, dans la commune de Kaloum.
Interrogée, Djenabou Keïra, la mère de la victime, a expliqué que tout était parti d’un problème de téléphone :
« Ma fille m’a dit que son téléphone était hors d’usage parce qu’elle était injoignable. Quelques jours après, je me suis efforcée de lui en trouver un nouveau. C’est ce téléphone que son mari a pris pour aller vendre. Lorsque ma fille a réclamé son dû, il l’a frappée, lui donnant plusieurs coups de pieds au ventre, alors qu’elle était enceinte de six mois et demi. Les coups étaient si violents que le bébé est mort sur place, des suites d’une hémorragie. Nous avons alors transporté ma fille d’urgence à l’hôpital Ignace Deen pour une opération. On lui a remis une ordonnance, mais il l’a jetée en insultant les médecins présents. Il a déclaré qu’il ne paierait aucun produit, arguant qu’il s’agissait d’un « accident ». J’ai dû débourser 300 000 francs pour les premiers soins. Pourtant, il n’a cessé de maltraiter ma fille », témoigne cette mère de famille.
Elle poursuit : « Ma fille est passée au bloc opératoire avant d’en ressortir quelques heures plus tard. Jusqu’à 20h, son mari n’était pas revenu. Le bébé était déjà mort… Il n’a même pas acheté un seul médicament, pas même de la bouillie à 2000 FG. C’était mercredi. Le jeudi, vers 9h, ma fille a rendu l’âme ».
Les derniers mots de la défunte
Victime de coups d’une extrême violence, la jeune femme n’a pas survécu malgré l’intervention médicale.
« Le jeudi matin, elle s’est plainte de maux de reins. Elle m’a appelée, et je suis venue. Elle respirait avec difficulté et s’est confiée à moi : « Maman, prends soin de mes enfants, c’est à toi seule que je fais confiance. » Je l’ai suppliée : « Ne dis pas ça ! » Puis elle a murmuré : « Maman, j’ai des vertiges, je ne peux plus me lever. » Soudain, elle a eu une crise. J’ai crié, les médecins sont arrivés et lui ont administré des médicaments. Ils ont apporté le bébé décédé.J’ai dit : « Remettez-le à son père. »Il a refusé : « Non, donnez-le à sa mère. »À ce moment, ma fille luttait déjà contre la mort. Elle a succombé quelques minutes plus tard ».
Après ce drame, Djenabou Keïra réclame justice pour sa fille et demande à l’État de l’aider à prendre en charge ses cinq orphelins, dont deux filles. L’aîné a neuf ans.
Selon nos informations, le meurtrier est détenu à la DPJ en attendant que son sort soit décidé.
Balla Yombouno
