Le procès en appel d’Aliou Bah, figure politique majeure en Guinée, s’est tenu ce mercredi dans une atmosphère tendue et sous haute surveillance. Alors que le dossier suscite un vif intérêt tant au niveau national qu’international, l’accès à la salle d’audience a été strictement limité, suscitant l’indignation des observateurs et des soutiens de l’accusé.
Comme lors de l’audience précédente, l’accès au tribunal a été rigoureusement contrôlé. Membres du parti d’Aliou Bah, journalistes et même certains diplomates ont été empêchés d’assister aux débats, soulevant des questions sur la transparence du processus judiciaire.
Dès les premières heures de la matinée, des pick-up remplis de forces de sécurité étaient stationnés devant l’entrée de la Cour d’appel. La présence militaire renforcée a surpris plus d’un. Mamadou Aliou Diallo, membre de la cellule de communication du parti, raconte son expérience : « Quand je suis arrivé, il y avait trois pick-up ici. Moi, comme d’habitude, je rentre directement. Mais là, j’ai vu les militaires postés, ils bloquaient l’accès. Je suis alors passé de l’autre côté, mais même là-bas, l’entrée était interdite ».
Selon lui, vers 8h30 ou 9h, les consignes étaient claires : personne ne pouvait accéder à la salle, même les journalistes. « On a montré nos cartes de presse, mais ils ont dit que même les journalistes ne pouvaient pas rentrer. C’était un ordre », explique-t-il.
À la question de savoir s’il avait présenté une carte de membre du parti, il précise : « Non, je ne l’ai pas présentée. Mais même ceux de la cellule de communication qui l’ont fait n’ont pas pu entrer ».
Cette restriction d’accès, qualifiée par certains de mesure arbitraire, soulève de nombreuses interrogations sur la volonté des autorités judiciaires de mener un procès équitable et ouvert. L’affaire, très attendue par l’opinion publique et les acteurs politiques, semble se dérouler à huis clos, à l’abri des regards de la presse et des soutiens de l’accusé.
En attendant, partisans et observateurs restent massés à l’extérieur du tribunal, frustrés et inquiets quant au déroulement des audiences. À noter que les avocats de la défense ont, en signe de protestation, décidé de boycotter cette audience.
Thierno Amadou Diallo