La République de Guinée, reconnue comme l’un des « pays pionniers » dans l’élaboration de ses stratégies de santé, a officiellement lancé ce jeudi 4 décembre 2025, l’atelier de consultation des parties prenantes pour l’élaboration de son nouveau Dossier d’Investissement pour la Santé maternelle, néonatale, infantile, des adolescents et jeunes, Nutrition et Prévention des VBG (SRMNIA-Nut), couvrant la période 2026-2029. Cette initiative du ministere de la santé à travers la Directrice nationale de la Santé familiale et nutritionnelle appuyé par l’UNFPA, notamment, a pour objectif de mettre en commun les efforts de différents acteurs pour atteindre des objectifs de santé publique ambitieux, souvent documentés dans des plans stratégiques nationaux et régionaux.
Cet exercice revêt un caractère stratégique pour le pays. Dre Djéné Fadima Kaba, Directrice nationale de la Santé familiale et nutritionnelle, a souligné la nécessité de capitaliser sur les acquis déjà obtenus. « Nous allons profiter des acquis de la mise en œuvre de la version 2020-2024 du dossier d’investissement qui nous a permis de mettre en place, de produire des résultats ». Elle a également insisté sur la nécessité d’intégrer une approche plus globale. « Nous allons bâtir sur ces acquis, essayer d’introduire les aspects insuffisamment pris en compte dans le premier dossier d’investissement dans le cadre de la multisectorialité », a-t-elle déclaré.


Malgré les avancées, les indicateurs sanitaires restent préoccupants et appellent des actions urgentes. Anita Akumiah, Représentante de l’UNFPA, a rappelé l’ampleur des défis. « La mortalité maternelle, néonatale et infantile restent préoccupantes soient respectivement, 550 décès /100 000 naissantes vivantes, 32 décès pour 1000 naissances vivantes et 67 décès/ 1000 naissances vivantes plaçant la Guinée parmi les pays ayant les taux de mortalité les plus élevés au monde », a-t-elle affirmé.
Elle a également alerté sur l’urgence sociale « Le niveau des violences faites aux femmes avec acte malveillant est alarmant avec une prévalence de 80.7% pour les VBG », a-t-elle souligné.

L’ambition de ce nouveau dossier est claire : transformer l’engagement politique en résultats concrets afin de sauver davantage de vies.
Présidant l’ouverture des travaux, Dr Mandjou Diakité, Secrétaire général du Ministère de la Santé et de l’Hygiène publique, a insisté sur l’importance du rôle des participants. « Votre contribution à cet atelier n’est pas que consultative. Elle est déterminante parce que vous êtes au cœur des systèmes, des projets et des communautés », a-t-il indiqué.
Il a exhorté l’ensemble des parties prenantes à bâtir un cadre performant, rappelant que l’objectif est de garantir que « chaque mère, chaque adolescent, chaque enfant a accès à des services essentiels de qualité au bon moment, au bon endroit, sans barrières financières ou sociales ».

Financé notamment par le GFF et la Banque mondiale, avec l’appui de l’UNFPA, l’atelier se déroulera sur trois jours d’analyse approfondie visant à produire un « document consolidé, porté collectivement et prêt à devenir un véritable instrument de mobilisation des ressources et de prise de décision ».
Thierno Amadou Diallo


