La décision des autorités de l’éducation de donner des cours à distance, à partir de ce lundi 27 avril 2020, est désapprouvée et même critiquée par la quasi-totalité des acteurs du secteur de l’éducation dans la région de N’Zérékoré. A plusieurs niveaux, il se dit que le pays n’est pas prêt pour une telle opération.
« C’est une pagaille que le ministre veut instaurer dans la formation de nos enfants », déclare Alexandre Kolié, père de famille. Pour lui, les cours à distance sont intenables en Guinée : « on ne peut pas dire que tous les élèves disposent de téléphones Android, ou que les familles ont un poste téléviseur. » Aussi, il rappelle que la radio nationale ne couvre pas tout le pays : « les radios rurales, elles, émettent de 6h à 12h et de 18h à 00h. Comment celles-ci peuvent relayer des cours à distance? » A toutes ces réalités, il ajoute le manque de courant dans la plupart des régions du pays.
Du côté des responsables régionaux du syndicat libre des enseignants et chercheurs de Guinée (SLECG), la mise en application de la décision du ministre de l’éducation nationale, Mory Sangaré, relative aux cours à distance, est un non événement. « La Guinée est confrontée à des problèmes qui empêchent la mise en œuvre d’un tel programme. Sur 100 élèves seulement 10 pourront suivre ces cours » indique Amara Kadiatou Camara, coordinateur régional du SLECG.
Dans une de nos précédentes publications, les organisations régionales de la société civile, proposaient une année blanche dans le secteur de l’éduction, estimant que les cours à distance sont improductifs.
Au niveau des responsables régionaux de l’éducation (DPE,IRE) tout le monde observe l’évolution de cette décision, personne n’en parle.
Niouma Lazare Kamano, correspondant régional pour ledjely.com
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