En dépit des chiffres macroéconomiques exhibés à tout bout de champ par le gouvernement, l’écrasante majorité de nos concitoyens tire le diable par la queue. Au lieu de regarder en face cette triste réalité et avoir la décence d’y apporter des solutions appropriées, le pouvoir en place a préféré jouer la politique de l’Autriche. Plus grave encore, il s’obstine à s’incruster derrière de vieilles méthodes dignes d’un communisme à la fois anachronique et aveugle, consistant à voir comme ennemis publics numéro 1, tous ceux-là qui posent de vrais diagnostiques de la situation et qui font office de force de proposition. Résultat, le pays tout entier est pris en tenailles et se trouve bloqué de part et d’autre.
D’abord au plan économique et financier, notre Guinée est en lambeau. La pauvreté et la misère ont atteints chez nous des proportions assez critiques. Le chômage des jeunes est endémique alors que la dilapidation des ressources nationales est devenue le sport favori des commis de l’État. Des villas et building qui poussent comme des champions, des fonds de développement ostentatoirement détournés, un train de vie d’une extravagance hors du commun et tout ça dans l’indifférence absolue des autorités qui en ont l’habilitation de sanctionner. Pendant ce temps, nos mamans crient à la misère dans nos marchés, nos fonctionnaires mendient pour couvrir le mois et nos malades meurent sans arrêt dans nos hôpitaux faute de soins adéquats. Le pays est mal barré et ça, on ne le dira jamais assez. Le malheur de notre Guinée est d’avoir eu à sa tête un homme qui assure sécurité et protection pour les fossoyeurs de notre richesse commune. Aussi longtemps que nous ne prenons pas conscience de cette réalité tragique afin de rectifier le tir pour l’histoire, notre nation ne sortira pas la tété de l’eau. Pour le pouvoir et tous ceux et toutes celles qui y gravitent autour, la seule préoccupation reste l’enrichissement de leur clan au grand dam de l’écrasante majorité des Guinéens.
Au chapitre politique, force est de remarquer que le tableau est sombre et alarmant. Les récents rapports d’Amnistie Internationale et du Département d’État Américain en sont une illustration parfaite. Celui qui se faisait appeler autre fois le DÉMOCRATE, qui, à mon avis, n’était en réalité qu’un tyran enveloppé dans une peau de démocrate, a montré sa véritable face. Des centaines de Guinéens trucidés et d’autres handicapés à vie sans aucune enquête sérieuse. Des élections truquées et volées au vrai vainqueur, des opposants embastillés dans les geôles du pays sans aucune forme de justice, voilà l’image qu’offre lugubrement à l’humanité la gouvernance de celui qui se fait injustement appelé le Mandela de la Guinée. Quelle imposture ! Mandela aurait porté plainte contre cette profanation de son identité, soit dit en passant.
Le monarque de Conakry, après son échec cuisant à la présidentielle du 18 octobre 2020, a voulu sauver la face en instaurant violence et terreur dans les rangs de l’UFDG et de l’ANAD. S’en est suivie une chasse à l’homme sans précédent pour dérober une victoire qu’il a pourtant perdue à plate couture à la face du monde. Les preuves existent et existeront pour la postérité.
Au plan social, le « monarque » de Conakry qui affirmait péremptoirement avoir hérité d’un pays et non d’un État, laisse à son tour une bourgade qui ressemble à un champ de mine. Son amateurisme dans la gestion de la chose publique a conduit notre pays à l’effritement inexorable du tissu social. Il a cyniquement préféré la division à l’union. Il a choisi l’injustice à la place des droits humains. Il a préféré l’affrontement à la place du dialogue. En bref, la malchance du pays est partie du fait qu’on ait eu un homme à la tête du pays qui n’ait jamais mesuré l’importance de ses fonctions. Un homme dont l’incompétence a notoirement été mise à nu durant les dix dernières années passées à la tête du pays. Laquelle incompétence il a d’ailleurs tenté de dissimuler par la violence et la terreur contre sa propre population. Ce fut tragique ! Mais fort heureusement, tout pouvoir ici-bas a une fin, le sien aussi !
Diabaty DORÉ