Le journaliste sportif et historien Amadou Diouldé Diallo a été libéré ce mercredi 19 mai 2021, après avoir passé 82 jours en prison à la Maison centrale de Conakry. En application de la loi L002 relative à la liberté de la presse, notre confrère connu pour ses prises de position critiques envers le régime en place a été déclaré coupable d’offense au chef de l’État et condamné au paiement d’une amande de cinq millions de francs guinéens. Peu après l’annonce du verdict, son avocat s’est exprimé là-dessus.
Me Mohamed Traoré a souligné que la détention pendant 82 jours de son client viole la loi qui dépénalise les délits de presse, n’excluant pas des actions pour réparer ce qu’il qualifie d’injustice dont le journalise a été victime. « Amadou Douldé Diallo n’aurait pas dû passer même une journée en prison. On ne peut pas nous taire sur cette violation grave de la loi. Ce n’est pas parce qu’il rentre aujourd’hui à la maison que nous allons estimer que tout s’est passé dans les normes. La loi sur la liberté de la presse a été appliquée mais de façon très mal », a estimé l’avocat.
Selon lui, le report de l’audience du 28 avril dernier qui devait permettre au journaliste de recouvrer la liberté dès ce jour-là, que le parquet justifie par la grève des huissiers de justice soutenus par les avocats, est un « argument qui ne tient pas la route ». « Cette audience pouvait bien se tenir malgré l’absence des avocats. Il suffisait simplement de faire comparaître Monsieur Amadou Diouldé Diallo à la barre et de lire la décision qui a été rendue. Cette décision aurait même pu être déposée au greffe du tribunal. Vous imaginez du 28 avril au 19 mai aujourd’hui, c’est une vingtaine de jours de plus [passés en prison] » a-t-il fustigé.
“Je défendrai mes convictions jusqu’à mon dernier souffle »
Libre de retrouver les siens après près de trois mois passés à la Maison centrale de Conakry, où des centaines d’opposants au président Alpha Condé attendent leur jugement, Amadou Diouldé Diallo a pris la parole pour parler de son engagement politique, surtout de sa suite, assurant que ses convictions et ses opinions restent inébranlées. « Il y a une tradition peulh qui dit que lorsqu’on a subi une épreuve après avoir quitté le village, il faut y retourner. Pour le moment je m’occupe de ça. Mais rassurez-vous encore une fois que mes convictions, je les défendrai jusqu’à mon dernier souffle », a déclaré l’ancien journaliste à la radio télévision guinéenne.
Ali Mohamed Nasterlin