C’est le président Alpha Condé lui-même qui en a fait l’annonce via un tweet. Il a reçu ce vendredi 6 août l’ancien président français, Nicolas Sarkozy. Mais le chef de l’Etat s’est bien gardé de donner le motif de la rencontre qu’il a eue avec celui qui, dans son pays, est cerné de toutes parts par la justice. Encore qu’ils n’en étaient pas à leur première entrevue.
C’est précisément le 21 février 2019 que l’ancien président français a foulé le sol guinéen pour la première fois. Il était à l’époque accompagné de l’homme d’affaires franco-israélien, Beny Steinmetz. Nicolas Sarkozy jouait alors le rôle de médiateur à la suite de la crise qui a opposé le patron de la BSGR au président guinéen, autour des blocs de Simandou que le premier avait acquis en 2008. Mais l’ancien président français devait revenir à Conakry au moins deux fois au cours de cette même année. De fait, au-delà du cas de la BSGR, Sarkozy reconverti en lobbyiste serait très introduit dans le milieu des investisseurs qui convoitent les mines guinéennes.
Entourées d’une certaine opacité, ces rencontres entre Alpha Condé et Nicolas Sarkozy ont souvent suscité des commentaires dont quelques-uns empreints de fantasme de la part des populations guinéennes. Et cela ne risque pas de s’arranger avec cette dernière audience que lui a accordé le président guinéen. D’autant qu’en mars dernier, dans le cadre de l’affaire dite des “écoutes Paul Bismuth“, Nicolas Sarkozy a été condamné par le tribunal correctionnel de Paris à trois ans de prison dont deux avec sursis. Il est vrai que dans la foulée, il avait interjeté appel.
Mais cela ne change rien quant à la perception qu’on a de lui sur le continent africain dans son ensemble, eu égard à son rôle présumé dans la crise ivoirienne et dans la chute de Mouammar Kadhafi et conséquemment dans l’anarchie qui s’est depuis installée en Libye, avant de se propager à l’ensemble de la région du Sahel. D’ailleurs, il curieux que le président Alpha Condé qui se veut panafricaniste et défenseur de la souveraineté du continent, ait réussi à faire ami-ami avec ce même Sarkozy. Surtout qu’au lendemain de la défaite de ce dernier, en 2012, il avait assuré qu’il dormirait désormais d’un “bon sommeil”.
Depuis, bien de choses ont changé
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