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Le « désir d’être nommé », le principal obstacle du nouveau PM

Un mois après le coup d’état du 5 septembre qui a renversé le régime du président Alpha Condé, le nom du premier ministre de la transition a été dévoilé. Et à l’arrivée, le choix du colonel Mamady Doumbouya s’est porté sur Mohamed Béavogui. Un choix qui pour l’heure ne fait l’objet d’aucune contestation. D’autant que M. Béavogui, diplomate avec une carrière impressionnante à l’international, semblait déjà avalisé par l’opinion publique nationale. Néanmoins, nous apprenons qu’il a particulièrement désiré cette nomination. Et c’est en soi un obstacle de taille par rapport à la mission qui est la sienne.

« Le premier ministre est une personnalité civile reconnue pour ses convictions, ses compétences avérées et sa probité morale », telles sont les exigences qu’en son article 49, la charte de la transition fixe pour le choix du premier ministre. Et globalement, on s’accorde à reconnaître qu’en misant sur Mohamed Béavogui, le président de la transition a tenu compte de ces critères. Car même si sa relative méconnaissance de l’administration publique est pointée comme un défaut, on peut penser qu’avec son expérience, il saura très rapidement combler son retard. Et même, vu que la réforme de cette administration est une des missions assignées à la transition, ce qu’il connaît du fonctionnement normal d’une administration pourrait lui être d’une grande utilité. Cette même expérience à l’international, avec le carnet d’adresses qui la sous-tend, lui sera bénéfique sur le front diplomatique, pour notamment desserrer l’étau des sanctions de la communauté internationale. Enfin, avec son background et son pedigree, sa légitimité à occuper la Primature ne fait l’objet d’aucun doute. À priori, il ne viendrait à l’idée d’aucun de ses prochains collaborateurs de contester son autorité.

Pour autant, il y a un petit handicap que le nouveau premier ministre devrait particulièrement surveiller. Un obstacle résultant du fait que Monsieur Béavogui, au-delà du fait d’avoir été proposé par ceux qui ont confiance en lui, a véritablement désiré cette nomination. « Je n’irai pas jusqu’à dire qu’il a bataillé pour, mais c’est tout comme », nous souffle à propos un observateur. Et c’est en soi préoccupant. Car s’il désirait tant cette nomination, on n’ose même pas imaginer pourquoi. Mais on peut penser qu’il peut en devenir l’esclave. S’il voulait tant de la Primature, on peut penser qu’il voudra s’y maintenir. À quel prix et pour combien de temps ? Telles sont les inconnues. Mais quand on voit les atermoiements dans lesquels se débat la transition au Mali voisin, on a des raisons d’être prudent.

En tout état de cause, il convient de rappeler au nouveau premier ministre les immenses espoirs dont il est porteur. Depuis 63 ans, ce pays peine à trouver sa voie. Et c’est à l’élite dont Mohamed Béavogui est aujourd’hui un des symboles que cet échec aura souvent été imputé. Ces enjeux-là doivent particulièrement guider la conduite du nouveau premier ministre.

Boubacar Sanso BARRY

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