Les Assises nationales annoncées par le colonel Mamadi Doumbouya dans son discours de nouvel se tiendront à partir du 22 mars prochain sur l’ensemble du territoire national, et à l’extérieur, à travers les ambassades et consulats guinéens à l’étranger. Dénommées ‘’Journées de vérité et pardon’’ l’annonce de leur démarrage suscite néanmoins des impressions peu enthousiastes de la part notamment des organisations de défense des droits de l’homme. En tout cas, c’est avec une certaine que l’Organisation guinéenne de défense des droits de l’homme (OGDH) et l’Association des victimes et parents des victimes du massacre du 28 septembre (AVIPA) accueillent la perspective de l’ouverture de ces concertations.
D’abord, du côté de l’AVIPA, la présidente Asmaou Diallo commence à être quelque peu agacée par toutes ces concertations qui ne changent rien à la réalité des victimes. « Il y a eu tellement d’assises avant et après l’arrivée du CNRD ! Aujourd’hui encore, on continue de parler d’assises, de rencontrer des gens », lâche, plutôt dépitée.
Souleymane Bah, de l’OGDH lui non plus ne trouve pas pertinente la tenue des Assises ainsi annoncée. D’autant que, selon lui, on aurait pu se servir des conclusions de précédentes assises. « Il y a eu trop d’assise, je me souviens du temps du général Lansana Conté, on a eu de très bons résultats qui, depuis lors, se trouvent dans des tiroirs et on n’en a plus parlé. Or, on aurait pu se baser sur ça, pour vraiment partir du bon pied », explique-t-il.
En désespoir de cause, Asmaou Diallo dit néanmoins espérer qu’il en sortira de « bons résultats permettant d’aller à la réconciliation nationale ». Tout de même, met-elle en garde : « Ne pas oublier la justice, parce qu’il y a des cas documentés. Or, il ne faudra pas qu’on jette cela à l’eau ».
Il importe de noter qu’aucune des deux organisations n’a pour l’heure été saisies par les autorités dans l’optique du début, dans moins de dix jours, de ces assises.
Hassane Diallo