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GOUVERNANCE ÉCONOMIQUE EN GUINÉE : une enquête fait l’état des lieux…

Cet après-midi, le groupe de presse Lynx-Lance et Lelynx.net, en collaboration avec OSIWA (Open Society Initiative for West Africa), a animé une conférence de presse à la maison commune des journalistes. L’objectif était de mettre à la disposition du public les résultats d’une enquête sur la gouvernance économique en Guinée. Des sujets comme le prix du tabac, l’autosuffisance alimentaire et les budgets électoraux en Guinée ont été abordés par cette enquête entamée en 2020.

Mamadou Diawo Labboyah Barry, rédacteur en chef adjoint du média, a traité de la cause du prix du tabac moins élévé en Guinée que dans les autres pays de la sous-région. Il a fait savoir que dans le pays, le Code général des impôts prévoit que le tabac soit taxé à 35% contre 50% selon la convention de la Cedeao pour les pays membres, avec possibilité d’aller au-delà. Au niveau de l’alcool, il est prévu qu’il soit de 47% alors que nous sommes à 30%. Au niveau de la Sobragui, quelques sources internes de la société ont fait savoir qu’il y a eu une augmentation du prix de l’alcool depuis 2022. Pour les acteurs du tabac interrogés, l’Etat a un manque à gagner et peut renflouer ses caisses sur les taxes du tabac et de l’alcool.

Dans le domaine de l’autosuffisance alimentaire en Guinée, les enquêteurs rapportent que la gouvernance d’Alpha Condé a donné de la force à l’importation du riz. Sous le même règne, on note le manque d’aménagement des domaines cultivables avec les plaines de Koundjan dans la préfecture de Mandiana comme seule plaine en aménagément en Guinée. Même si l’approvisionnement en engrais a connu plus d’investissement, passant de 2 000 tonnes en 2008 à 20 000 tonnes en 2011 et 40 309 tonnes en 2017, sa distribution laisse à désirer. Car seuls les cadres au pouvoir et leurs proches en profitaient. Des difficultés liées aux choix des intrants, des déficits de techniciens pour accompagner les producteurs, un manque criard de moyens de travail (tracteurs, moissonneuse-batteuse), voici d’autres difficultés relevés dans le secteur de l’autosuffisance alimentaire par Yacine Diallo.

Dans le domaine carcéral, Mamadou Adama Diallo qui a fait les recherches déclare que les prisons « sont plutôt des mouroirs, au lieu d’être des centres de réeducation et de réinsertion sociale ». Même s’il existe un budget alloué à la restauration, la mauvaise qualité de l’alimentation pousse les citoyens ayant des parents en prison à leur apporter de la nourriture. La même enquête démontre que 807 prisonniers sur plus de 1 300 demeurent à la Maison centrale de Conakry, sans jugement. Ce qui traduit toute la déliquescence du système carcéral.

Travaillant sur les budgets électoraux, Mamadou Siré Diallo, rédacteur en chef du Lynx et de la Lance a fait savoir qu’entre 2015 et 2020, pas moins de 1 695 milliards GNF ont été engloutis pour les élections, avec aucun audit interne et externe sur leur gestion. Les législatives de 2013 ont quant à elles coûté 438 milliards de francs guinéens, un électeur coûtant ainsi à l’Etat guinéen 12 dollars contre 20 dans la sous-région. Sur cette échéance électorale, l’Etat aura payé 67% du montant et les partenaires 33%.

Pour la présidentielle de 2015, un besoin de 500 milliards GNF avait été exprimé avant d’être ensuite réévalué à 555 milliards GNF après plusieurs reports. Les élections communales de 2018 ont coûté 350 milliards GNF pour plus de 5 865 000 électeurs, les législatives et le référendum du 22 mars 2020 440 milliards GNF, même si jusqu’à son passage à la CENI, le coût global n’était pas estimé définitivement. Des enquêtes, il ressort également que l’Inspection générale des finances n’a jamais effectué d’audit à la CENI et qu’avec l’institution (CENI) aucun chiffre n’a été obtenu sur les budgets.

Dans le domaine de l’exploitation de la bauxite, les recherches indiquent que le gouvernement s’est montré un peu laxiste sur le Code minier et les cahiers de charges. Ce qui a poussé à une révision du code en 2011, permettant le retrait du cadastre minier de 800 permis. Avec une baisse de 0,4% de la production en 2021 et une hausse de 4% de l’exportation, les enquêtes font état de nombreux impacts sur l’environnement et les communautés notamment dans les zones de Boké, a restitué Mamadou Yaya Doumbouya.

La non disponibilité de certaines sources, la rétention de l’information au niveau des acteurs et le manque de disponibilité des statistiques et données sont les principales difficultés rencontrés par ces enquêteurs.

Elisabeth Zézé Guilavogui

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