Les anciens commissaires de la Haute Autorité de la Communication (HAC) courent derrière leurs salaires de 18 mois impayés. Depuis le 13 février 2021, avec un courrier d’appui de l’ancien ministre d’Etat, ministre à la Présidence de la République en relation avec les Institutions république, El Hadj Mamadou Lamine Fofana, ils ont saisi le ministre du Budget d’alors Ismaël Djoubaté avec tous les documents de base.
Avant le 5 septembre, ce dernier avait donné l’instruction de payer ces salaires de 18 mois. Mais avec l’arrivée d’une nouvelle équipe dirigeante au sein du département du Budget, suite au changement intervenu au sommet de l’Etat, rien n’y a été fait. Sauf que de reprendre la procédure. Un examen du dossier par les nouvelles autorités (le ministre, le secrétaire général, etc…), a non seulement permis de le vérifier mais aussi de le relancer. Chose faite avant la fin de l’année 2021. Mais depuis lors, en dépit de la bonne volonté des hautes autorités dudit département apprend-on, le dossier pourtant ne souffrant l’ombre d’aucun doute, semble aujourd’hui perdu dans les méandres des bureaux de ce département. Les instructions données par le sommet n’ont pas permis de retrouver ses traces. Chose curieuse en cette période de digitalisation de la gestion au niveau de l’administration publique. Où est le dossier ? L’a-t-on perdu par négligence ? Ou bien des esprits malins ont su l’égarer et pour quel motif ? Ce sont, en tout cas, des questions que se posent les principaux concernés qui s’interrogent d’ailleurs à quel saint se vouer aujourd’hui. Eux qui estiment à leur for intérieur avoir loyalement servi l’Etat mais mal récompensés. « Souffrir pour avoir son dû est douloureux » dit-on surtout pour des gens qui ont répondu à un moment donné à l’appel pour le servir selon le sacerdoce d’un esprit patriotique.
Comment en est-on arrivé là ? La HAC a été mise en place en 2015. Dirigée par Mme Martine Condé, cette équipe a pris fonction le 10 mars. Et, les commissaires ont dû attendre le 30 septembre 2016 (soit 18 mois après leur installation) pour percevoir leurs premiers salaires. Le rappel n’a jamais été payé.
Pourtant, ces commissaires ont mis les bases de l’institution et laissé des traces indélébiles dans l’évolution du paysage médiatique guinéen. Remerciés en 2020 comme le veut la loi organique sur la HAC (un mandat unique de 5 ans), ces commis de l’Etat, ont quitté sans mesures d’accompagnement et surtout abandonnés à leur propre sort.
D’après nos informations, de toutes les institutions mises en place en 2015, ces anciens membres de la HAC sont les seuls à avoir subi un tel sort. Pourquoi ? Allez savoir.
Nous y reviendrons
Gabriel Soumah