La conduite de la transition guinéenne était au centre d’un débat sur les antennes de la télévision nationale, ce mardi 16 août 2022, dans l’émission Justice et Démocratie. Le ministre porte-parole du gouvernement, Ousmane Gaoual Diallo, était face aux acteurs politiques Faya Millimono, président du Bloc libéral, Abdoulaye Kourouma, président du RRD, et Diabaty Doré, membre de l’ANAD.
Le face-à-face entre Ousmane Gaoual Diallo et les acteurs de la classe politique était houleux. Le porte-parole du gouvernement a, au cours des débats, été interpellé par une question sur la durée de la transition fixée jusqu’ici à 36 mois par le Conseil national de la transition (CNT), organe législatif de la transition. Dans sa réponse le ministre a dévoilé comment la transition va se dérouler au cours de ces 36 mois. « Sur les 36 mois de durée de la transition, c’est 24 mois pour faire les deux recensements et pendant ces 24 mois on élabore la Constitution, on élabore les lois organiques, on élabore les institutions. Tout ça se fera dans les 24 (premiers) mois. A l’issue des 24 mois, on commence les élections par le référendum et après on déroule les élections de la base au sommet, ça prend 12 mois. Les 36 mois c’est cela », a déclaré Ousmane Gaoual Diallo.
Dans un récent décret, le président de la transition a institué dans tout le pays, le 4e recensement général de la population et de l’habitation dénommé RGPH 4. Celui-ci est le premier point inscrit sur les 10 étapes de la transition.
Si cette étape est très importante pour la junte militaire dirigée par le colonel Mamadi Doumbouya, la question du financement de celle-ci demeure une préoccupation pour les acteurs politiques. Comme ce fut le cas lors de ce débat.
A cette inquiétude, le ministre porte-parole du gouvernement a soutenu que « pour le recensement général de la population et de l’Habitat et le recensement à caractère civil, nous avons déjà des partenaires qui sont prédisposés et qui ont déjà mobilisé des ressources pour nous aider ».
Et de poursuivre : « l’Union européenne et la Banque mondiale sont parties prenantes là-dedans ». « Ce sont des budgets qui sont faits, qui sont connus dont les sources de financement sont connues », a-t-il insisté, tout en restant discret sur les chiffres.
Alors que l’opinion publique ignore encore la période du démarrage des 36 mois décidés par les autorités de la transition, le ministre de l’Urbanisme et de l’Habitat et porte-parole du gouvernement a indiqué simplement : « Ça a débuté à la publication de la durée des 36 mois pour le retour à l’ordre constitutionnel ».
Il faut tout de même rappeler que cette durée de 36 mois n’a pas encore été validée par les partenaires de la Guinée, notamment la CEDEAO qui, à travers le président en exercice de la conférence des chefs d’Etat, Umaro Sissico Embalo, a déclaré avoir obtenu des autorités guinéennes une durée n’excédant pas 24 mois pour la transition. Le président bissau-guinéen avait fait en juillet dernier lors d’une conférence de presse avec le président français Emmanuel Macron.
Une sortie médiatique que les autorités guinéennes n’ont ni confirmée, ni infirmée officiellement jusqu’à présent.
N’Famoussa Siby