Entre Paul Moussa Diawara et le RPG arc-en -ciel, c’est le divorce. L’ancien directeur général de l’Office guinéen de publicité (OGP) et leader du parti MPD a pris ses distances avec l’ancienne mouvance présidentielle. Intervenant hier chez nos confrères d’Espace FM, il en impute la responsabilité à l’ancien parti au pouvoir.
L’impardonnable pour Paul Moussa Diawara de la part du RPG, c’est de n’avoir pas été associé à une réunion du parti. « On a appelé tout le monde, on ne m’a pas convié. Ça veut dire que je ne sers à rien. L’homme est comme une marchandise il faut savoir se vendre. Je ne peux pas me transporter dans une invitation où je vais être considéré comme une pique-assiette ». Et il en tire les conséquences. « Je ne suis plus du RPG », clame de manière assumée. Désormais, poursuit-il dans l’émission, les GG, « je suis avec le président du BL, Dr. Faya Millimono, dans le cadre de la CPR »
Se prononçant à l’occasion sur le cas des responsables de l’ancien parti au pouvoir détenus à la Maison centrale pour des faits présumés de détournement de deniers publics, le président du MPD trouve plutôt qu’il est normal que les gens rendent compte de leur gestion. « Il faut que les choses se fassent dans les règles de l’art, parce que dans tous les cas il faut le dire que la reddition des comptes est un principe sacré pour un administrateur civil ». De même, insiste-t-il : « ce n’est pas un crime de demander à un gestionnaire public de faire le compte de sa gestion ». Quoique, nuance-t-il : « être à la justice ne signifie pas que vous êtes déjà coupable ». En tous les cas, il invite Kassory Fofana et Cie à faire confiance à la justice. « Il y a trois ou quatre personnes qui ont été relaxées par la CRIEF dont on a constaté qu’il n’en est rien. Pour moi, il faut faire confiance à la justice de notre pays » ; suggère-t-il.
L’ironie dans ce débat, c’est qu’il y a trois ans, c’est le même Paul Moussa Diawara qui se retrouvait de l’autre côté de la barrière, pour des faits de malversations quand il était alors à la tête de l’Office guinéen de publicité (OGP). D’ailleurs, à la différence de ceux qui sont aujourd’hui à la Maison centrale et dont la culpabilité n’est pas encore établie, lui avait été condamné à 5 ans de prison par le tribunal de Kaloum pour un détournement portant sur un montant faramineux de 42 milliards GNF. Mais au bout de quelques mois seulement, il bénéficiait d’une curieuse mainlevée prononcée par la Cour d’appel de Conakry, après avoir présenté des garanties. Alors même qu’il symbolisait la lutte contre la corruption déclenchée par Ibrahima Kassory Fofana, le chef du gouvernement de l’époque.
N’Famoussa Siby