Nous sommes à quelques jours de la reprise des classes, annoncée pour le 4 octobre prochain. On en est donc aux préparatifs dans les familles. Mais le contexte marqué par un renchérissement des prix des fournitures sur le marché, ne facilite guère la tâche aux parents. En particulier, ces derniers se demandent comment trouver l’uniforme que les enfants doivent arborer. Pour toucher la réalité du doigt, notre reporter a interrogé couturiers et parents d’élèves dans le quartier Wanindara, dans la commune de Ratoma.
Des bouts de tissus éparpillés partout dans l’atelier. Des uniformes cousus et soigneusement pliés sont superposés dans un coin. D’autres non encore cousus recouvrent la table qui trônent dans un autre coin de l’atelier. Voici l’état dans lequel nous avons trouvé l’atelier de Mouctar Diallo que tout le monde, au quartier, appelle ‘’Grand maitre commandant de zone”. Il est installé précisément au carrefour marché. Si habituellement, les périodes qui précédent l’ouverture des classes sont fastes pour que les couturiers, ce n’est guère le cas cette année. « C’est une vraie catastrophe. Les gens n’ont rien », lâche Mouctar, un brin fataliste. D’une part, quelque peu fauchés, les parents d’élèves ne se bousculent pas devant son atelier. De l’autre, sur le marché, les prix du matériel dont il a besoin sont revus à la hausse tous les jours. Toutefois, en raison de la qualité unanimement reconnue de son travail, Mouctar s’en sort plutôt bien.
Le couturier adapte néanmoins le prix en fonction des revenus de ses clients. « Il faut toujours faciliter la négociation parce que les moyens des clients différent les uns et des autres », dit-il. Mais en définitive, il est convaincu que « l’année passée était meilleure à cette année ».
Adama Hawa Barry, vendeuse de galettes et mère de quatre élèves, a fait son choix. « Je compte coudre une tenue pour chacun de mes enfants », assure-t-elle à notre reporter. Ce qui ne l’empêche pas de solliciter du ministère de l’Enseignement pré-universitaire le report de la date d’ouverture de quelques semaines encore. Motif ? « Pour permettre à tous les parents d’élèves de bien se préparer car la vie des Guinéens est très chère en ce moment », plaide-t-elle.
Un appel qui a très peu de chance d’être entendu
Aïssatou Diallo pour ledjely.com