La Guinée entretient des relations diplomatiques avec de nombreux pays arabes et musulmans. Des relations cruciales pour le développement de notre pays. Cependant, pour être en mesure de communiquer efficacement avec nos partenaires étrangers et de défendre nos intérêts de manière indépendante, il est important que les diplomates guinéens maîtrisent la langue et la culture de ces pays. Dans cet article, nous allons explorer l’importance de la langue et de la culture arabes pour les diplomates guinéens et comment ces compétences peuvent être utilisées pour renforcer nos relations avec les pays arabes et musulmans. La maîtrise de la langue du pays où on se trouve est très importante pour tout professionnel, notamment les diplomates dont une bonne partie du travail se fait en coulisse. La Guinée dispose des missions diplomatiques et consulaires dans plus d’une quarantaine de pays à travers le monde. Un bon nombre de ces pays ne pratiquent pas le français, car ils sont arabophones ou autres.
La Guinée entretient des relations diplomatiques avec les 22 états arabes à l’exception de la Somalie sans compter les pays musulmans comme la Turquie, l’Iran, la Malaisie, etc. Par ailleurs, le diplomate doit s’assurer qu’il a les aptitudes professionnelles et linguistiques nécessaires pour communiquer avec son environnement. Communiquer est vital, échanger est important, et la langue est le premier vecteur de la communication. Pour ce faire, le diplomate doit comprendre la langue du pays d’accueil afin de pouvoir collecter les informations, défendre les intérêts et attirer les investissements vers son pays de manière indépendante et efficace.
A cet effet, les pays avertis en diplomatie se positionnent et impriment leur marque sur l’échiquier international à travers une bonne diplomatie culturelle et économique. En clair, la langue porte la culture de l’autre, elle est aussi bien nécessaire pour la communication stratégique, la recherche d’informations opérationnelles et les négociations pour le diplomate. Vu que nous avons des relations avec les deux régions à savoir : le Moyen-Orient en Asie et le Maghreb arabe en Afrique, il faut impérativement profiter des jeunes guinéens issus des universités arabes afin de valoriser et redorer notre diplomatie et renforcer la représentation au sein d’instances internationale comme l’OCI, BID, ICESCO, BADEA, etc…
Par ricochet, il est important de permettre aux jeunes intellectuels issus d’universités arabes qui sont d’ailleurs des cadres chevronnés dans nombreux domaines au-delà de l’étude islamique, de participer activement au sein de nos représentations diplomatiques pour redorer et renforcer notre politique étrangère pour attirer les investissements publics privés du monde arabe dans le cadre de développement de notre patrie.
Les relations diplomatiques guinéennes dans les pays arabes : Nous avons huit (08) représentations diplomatiques dans les pays arabes et 21 relations diplomatiques avec les pays arabes et de nombreux partenariats et relations diplomatiques avec les grands pays musulmans. La Guinée à la représentation diplomatique avec les pays membres de l’Union du Maghreb Arabe qui sont au nombre de cinq à savoir : l’Algérie, la Libye, le Maroc, la Tunis ainsi que la Mauritanie. De l’autre côté, nous avons l’Egypte, l’Arabie Saoudite, les Emirats Arabes Unis, Koweït et Qatar. Sans oublier les liens diplomatiques avec le Liban, la Jordanie et la Palestine rattachés à l’ambassade du Caire.
Les diplomates guinéens dans les pays arabes sont en majorité pour ne pas dire tous, des cadres francophones qui ne parlent pas la langue arabe et qui ne maîtrisent pas forcément la culture arabe en un mot. Or, un diplomate doit maîtriser son pays d’hôte sur tous les plans. Il faut inverser cette tendance et rendre les rôles des cadres arabophones primordiaux dans la diplomatie guinéenne aux pays arabes. Cela doit être priorisé par les nouvelles autorisés afin de multiplier les coopérations bi et multilatérales, dans plusieurs domaines, (économique, formation, défense et culture, etc.) à l’ère de la mondialisation avec le monde arabe et en tenant compte particulièrement de la monté des nouvelles puissances économiques dont certains pays islamiques et arabes. En clair, leur nomination dans les représentations diplomatiques serait une redynamisation de la formation bilingue en Guinée. Ils ont d’ailleurs un atout en ce qui concerne les aptitudes linguistiques, car ils sont tous bilingues et une partie est même trilingue (arabe, français et anglais).
Nous sollicitons auprès des nouvelles autorités que nos diplomates dans ces pays arabes soient des arabophones pétris d’esprit d’analyse et de synthèse, armés de la connaissance de ces pays arabes. Car le diplomate doit faire preuve d’une excellente capacité de communication. Les cadres arabophones guinéens diplômés des meilleures universités de pays arabes dans tous les domaines sont une chance pour la diplomatie guinéenne dans le monde arabe.
MANSARE Ibrahim, PhD
Banquier et Consultant en Finance participative
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