Ce mercredi 11 janvier, c’est la salle d’audience qui a servi de cadre à la présentation des vœux du nouvel an de l’ensemble du personnel de la Cour suprême à l’endroit du président de l’institution, le juge Fodé Bangoura. L’occasion que ce dernier a mise à profit en retour pour dresser le bilan de l’année écoulée et rappeler les défis auxquels les magistrats de la cour en particulier et la justice guinéenne en général sont confrontés. Au passage, Fodé Bangoura a également le cas des magistrats admis à faire valoir leurs droits à la retraite sans pension, selon lui.
Pour ce qui est défis, dit Fodé Bangoura, ils ont particulièrement trait au contexte de la refondation et de la rectification institutionnelle que les nouvelles autorités de la Transition ont érigées en objectifs. « L’ensemble des composantes de notre nation en général, les cours et tribunaux en particulier se trouvent animés par les défis de refondation de l’Etat et la rectification institutionnelle. Le service public de la justice, socle du pouvoir régalien de l’Etat de droit, est plus que par le passé l’épicentre des réformes envisagées pour l’intérêt général du peuple de Guinée », relève ainsi le président de la Cour suprême.
Rapportés à la dimension de la plus haute juridiction du pays, ces défis appellent cette dernière à « veiller au respect de la règle de droit par les cours et tribunaux et de garantir par sa jurisprudence, l’unicité du droit », dit Fodé Bangoura. Prenant en compte à la fois les « attentes » de l’heure et les « aspirations habituelles des citoyens », le président de l’institution lance une invite à l’ensemble des membres de la Cour. « Chacun et tous, nous devons veiller ensemble à la qualité de nos décisions et à la preuve de l’éthique morale professionnelle. J’en appelle sans cesse à votre sens élevé de vertu, du devoir, de sagesse, d’impartialité, d’intégrité, de loyauté et de respect du secret des délibérations. Ces critères observés au quotidien constituent un gage certain d’une bonne distribution de la justice », leur rappelle-t-il
Le président de la Cour saisit également l’occasion pour faire part de sa préoccupation au sujet des magistrats de l’institution admis à faire valoir leurs droits à la retraite sans pension. « Au seuil de ce nouvel an 2023, nous avons enregistré le départ à la retraite de 12 des nôtres, venant ainsi s’ajouter au groupe de ceux admis à la retraite le 31 décembre 2021 sans pension », note-t-il d’abord. Puis, admet-il : « Ce qui constitue une source d’inquiétude ». Fodé Bangoura s’empresse néanmoins de rassurer. « Le conseil supérieur de la magistrature et son président sont à pied d’œuvre pour venir à bout de ce handicap ».
Enfin, le président de la Cour rappelle les acquis sociaux qui ont été engrangés au cours de l’année écoulée en faveur du personnel de l’institution. D’abord, il note l’acquisition de deux bus dont la remise devrait intervenir très prochainement, pour le transport du personnel. Il souligne par ailleurs l’augmentation substantielle du salaire des travailleurs. Il comptabilise enfin la construction du bâtiment annexe dont, selon lui, le « financement est entièrement acquis ».
Aminata Camara