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ACCIDENT DE CIRCULATION : la sombre série se poursuit pour le Sénégal

Pour le Sénégal, l’année 2023 ne commence pas sous les meilleurs auspices. Alors que les Sénégalais n’ont pas encore séché les larmes qu’ils ont versées à la suite de l’accident du 8 janvier, qui avait fait 42 morts, voilà qu’un drame du même type vient endeuiller le pays de la Teranga. Cette fois, l’accident s’est déroulé dans la localité de Sakal, dans la région de Louga, au nord du pays. On déplore 20 morts, soit 62 personnes emportées par les deux accidents en l’espace de pratiquement une semaine. Une dernière tragédie qui vient rappeler l’ampleur des défis conjoncturels auxquels le Sénégal et au-delà beaucoup pays du continent africain sont confrontés en matière de transport. Mais pour le cas spécifique du Sénégal, le problème relève d’autant plus d’un cercle vicieux que les mesures adoptées la semaine dernière pourraient déboucher sur crise sociale, avec la grève illimitée que les conducteurs entendent déclencher dès ce mardi.

Un âne qui s’invite sur la chaussée

Vu que l’accident du 8 janvier avait été provoqué par l’éclatement d’un pneu d’un des bus avant la collusion fatale, au nombre des mesures que le gouvernement sénégalais avait adoptées dans la foulée, il y avait l’interdiction de pneus usagés. Il se trouve que cette fois, l’accident ne résulterait d’aucune défaillance se rapportant au bus ou au camion impliqués dans le drame. Ce serait plutôt en voulant éviter un âne qui s’était invité sur la chaussée que le chauffeur du car est allé se fracasser contre le camion. Au-delà de la tristesse et de la désolation, on apprend de tous ces accidents que la question de la sécurité routière dans nos pays doit être sous le prisme d’une problématique globale. Il ne sert à rien de vouloir résoudre les problèmes au cas par cas. Il est encore plus judicieux d’intervenir en amont que d’attendre que les tragédies se produisent pour ensuite s’ériger en sapeur-pompier préoccupé et affligé.

Problématique globale

Justement, à propos des mesures que les autorités sénégalaises ont décidées à la suite du précédent accident, elles pèchent par le fait qu’elles sont dictées par l’émotion et la pression du moment. Au point que certaines d’entre elles ne tiennent pas compte du contexte socioéconomique que vivent les transporteurs sénégalais. Bien sûr, que l’on veuille interdire l’importation de pneus usagés, cela se comprend. Mais que l’on interdise l’importation de véhicules âgés de plus de 10 ans pour ceux qui sont utilisés dans le transport de personnes, et de 15 ans pour ceux qui sont impliqués dans le transport de marchandises, cela sera difficilement applicable. En effet, combien de Sénégalais peuvent valablement s’offrir des engins « neufs » de ce genre ? De même, que l’on envisage également l’interdiction de la pose de porte-bagages sur le toit de certains minibus, cela non plus n’est pas réaliste.

Les transporteurs ne sont les seuls à blâmer

Dans l’absolu, toutes les mesures qui ont été préconisées sont pertinentes et nécessaires. Mais le syndicat qui menace de déclencher une grève illimitée n’a pas tout à fait tort. Certaines des mesures sont totalement inapplicables. Parce qu’elles ne s’insèrent pas dans une approche globale. Tout se passe comme si, dos au mur, le gouvernement sénégalais a fait le choix de sacrifier les transporteurs du pays de la Téranga. Bien sûr, ils ont une part de responsabilité dans tous ces deuils occasionnés le long des routes. Mais ils ne sont pas les seuls à blâmer. Certains problèmes découlant plutôt de la désorganisation du service des transports. Alors que d’autres sont fruit de la précarité qui n’épargne ni les conducteurs, ni les usagers. En tout cas, dans certains de nos hameaux, ce n’est pas toujours de gaieté de cœur que des usagers recourent au transport mixte hommes-bagages.

Boubacar Sanso Barry

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