La tournée du ministre de la Justice et des Droits de l’homme, à l’intérieur du pays met à nu les abus dont sont victimes les détenus. Cela va des tortures que leur font subir les gardes pénitentiaires à l’extorsion des fonds, en contrepartie de droit à eux pourtant garantis.
A Lola, au cours de sa visite à la prison civile, le ministre Alphonse Charles Wright, a regretté les conditions de détention des prisonniers. Sur place, il a appris que pour voir un prisonnier ou changer de cellule, le prisonnier ou ses parents payent 300 000 GNF. Des pratiques à propos desquelles le ministre a entendu le régisseur avant de décider de son limogeage et d’ordonner qu’il soit placé sous mandat de dépôt.
Ci-dessous, leur échange :
Charles Wright : Qui perçoit des 300 mille des mains des détenus
Régisseur : C’est moi.
Charles Wright : Vous n’êtes pas payé ?
Régisseur : Je suis payé
Charles Wright : Pourquoi alors prendre de l’argent aux prisonniers ? Maintenant celui qui n’a pas ces 300 000 GNF, il ne peut accéder à ses droits élémentaires. Même pas le bain de soleil ?
Régisseur : silence
Le ministre se tourne alors vers le juge de paix. « Monsieur le juge de paix, vous entendez le régisseur et vous placez-le sous mandat de dépôt. Et vous demandez son transfèrement à N’zérékoré. En attendant, le plus ancien des gardes pénitentiaires, assume l’intérim. Je veux que ce régisseur soit jugé », ordonne-t-il au juge.
Par ailleurs, le ministre Alphonse Charles Wright, a demandé que l’argent récupéré des mains des prisonniers et leurs parents soit déposé au trésor public.
Niouma Lazare Kamano correspondant régional pour ledjely.com