Tard dans la nuit d’hier jeudi à ce vendredi, le gouvernement guinéen a réagi à la manifestation du Front national pour la défense de la constitution (FNDC) via une déclaration du ministre de l’Administration du territoire et de la Décentralisation, Mory Condé. Assimilant le soulèvement à une « terreur sur les voies publiques troublant profondément l’ordre public par l’usage d’armes blanches, des objets contondants et autres » et à une « guérilla », le ministre l’impute à des « un groupe d’individus » qu’il ne nomme pas. Estimant que le prétexte à la manifestation était un « manque de dialogue politique et social », Mory Condé s’évertue à démonter cette allégation. Pour cela, il rappelle le processus du dialogue qui s’est récemment tenu à Conakry sous l’égide des trois facilitatrices.
Par ailleurs, le ministre de l’Administration du territoire et de la Décentralisation assure du « caractère permanent du Cadre de dialogue qui sert et servira à tout moment à des échanges francs et ouverts ». Un cadre que les organisations politiques et sociales désireuses peuvent toujours rejoindre, « sans (toutefois) remettre en cause les acquis ». Dressant en outre le bilan de la manifestation d’hier, le Gouvernement par la voix du ministre Mory Condé n’évoque aucun mort, alors même que le FNDC dénombre deux jeunes tués par les forces de l’ordre.
D’ailleurs, dans sa déclaration, le ministre de l’Administration du territoire et de la Décentralisation ne cite à aucun moment le mouvement citoyen FNDC qu’il a lui-même dissout. Il se contente de voir derrière la manifestation de ce 16 février, « certains individus (agissant) à partir de l’Etranger pour tenter vainement de saper l’autorité de l’Etat et la paix publique avec le concours de certains acteurs politiques en violation de leurs obligations légales ».
Mais qui qu’ils soient, ces organisateurs et leurs complices ne perdent rien pour attendre. Surtout s’il s’agit d’organisations relevant de la société civile ou de partis politiques. En effet, « les organisations politiques et sociales dont la responsabilité pénale sera établie par la suite des poursuites judiciaires par les autorités compétentes se verront appliquer des sanctions allant de la suspension jusqu’au retrait de leurs agréments », indique Mory Condé.
Finalement, on est en plein dans le dialogue de sourds
Ledjely.com