La ministre de la Pêche, de l’Aquaculture et de l’Economie maritime s’est prêtée aux questions des conseillers nationaux ce mercredi 29 mars 2023, à l’occasion d’une plénière à l’hémicycle. Parmi les interrogations soulevées par les membres du CNT, la problématique de la pénurie de poisson sur le marché guinéen qui, elle-même, débouché sur la cherté de ce poisson. Et la réponse que la ministre a donnée se passe de commentaire. Ce serait en effet lié à l’explosion démographique. En gros, ce n’est pas que le poisson n’existe pas, mais c’est plutôt que les bouches à nourrir sont nombreuses.
L’exercice auquel Charlotte s’est soumise relève d’une initiative mise en place par le CNT en vue du contrôle de l’action gouvernementale. Précédemment, c’est la ministre du Commerce, de l’Industrie et des PME qui s’était prêtée aux questions des conseillers nationaux. Mais en ce qui concerne la ministre de la pêche, la réponse qu’elle a donnée à la problématique de la pénurie du poisson sur le marché se passe de commentaire. De fait, pour elle, il y a deux explications. La première, dit-elle : « Avec le changement climatique, le poisson se raréfie dans toutes les eaux maritimes. Ce n’est pas uniquement en Guinée. C’est un fait qui est connu aujourd’hui ». La seconde, selon Charlotte Daffé, est d’ordre démographique. « Avec l’augmentation de la démographie, ça devient de plus en plus rare », soutient-elle.
Poursuivant, la ministre fait remarquer qu’en Guinée, l’autre problème se situe au niveau de la pratique de la pêche. « C’est la pêche artisanale qui nourrit essentiellement la population, mais les pêcheurs artisanaux n’ont pas d’accompagnement », a indiqué Charlotte Daffé. « Nous n’avons pas de navires de pêche industrielle contrairement à d’autres pays de la sous-région qui ont réussi à constituer une flotte nationale. C’est ce problème qu’on a », ajoute-t-elle.
Outre l’interdiction de l’exportation du poisson, la ministre de la Pêche, assure que son département a pris également d’autres mesures pour la fourniture et la réglementation du prix du poisson sur le marché. « Nous sommes en train de travailler avec le ministère du Commerce pour le prix du poisson et son approvisionnement. Le poisson est débarqué au port a un prix. Par exemple, 100 000 GNF. Ce poisson se retrouve sur le marché à 300 000 GNF ou à 500 000 GNF. Ça, ce n’est pas le département de la Pêche qui le fait. Mais nous sommes en train de réglementer cela », promet Charlotte Daffé.
N’Famoussa Siby