Les étudiants boursiers guinéens à l’étranger regroupés au sein de la Fédération internationale des étudiants, doctorants et stagiaires de Guinée, ont entamé une grève hier mercredi 3 mai 2023. Une grève qu’ils justifient entre autres le non-paiement des arriérés de bourses et la non mise à disposition de billets (d’avion) retour, à la fin du cycle universitaire. Ils réclament également la création d’une caisse de sécurité sociale. Au lendemain de la publication de leur avis de grève, notre rédaction est rentrée en contact avec Mamoudou Koulibaly, président de la communauté des étudiants et stagiaires guinéens en Tunisie et porte-parole du mouvement.
Sur les raisons de la grève, M. Koulibaly explique que ce n’est pas par gaieté de cœur que lui et ses camarades ont déclenché ce mouvement. Il affirme qu’ils ont déposé un mémorandum dans lequel ils ont exposé leurs principaux problèmes et proposé des solutions aux responsables du Service national des bourses extérieures (SNABE), depuis plusieurs semaines de cela. Mais ils attendent en vain une réponse favorable venant des autorités guinéennes.
Plusieurs rendez-vous auraient été certes obtenus avec le directeur général du SNAB que les étudiants décrivent comme leur « interlocuteur direct ». Mais ce dernier se serait à chaque fois excusé au dernier moment. « Il nous avait programmé le vendredi passé. Mais 1 heure avant la réunion, il nous appelle pour nous dire qu’il est en réunion à la présidence et qu’il ne pourra pas nous rencontrer. Il nous a reprogrammé pour hier le mercredi. Dès après, entre étudiants, nous nous sommes concertés et nous avons retenu que s’il décale cet autre programme, qu’on déclenche immédiatement une grève », explique Mamoudou Koulibaly. Qui tient à souligner que lui et les autres étudiants tenaient à ce que la solution à la crise se fasse de manière pacifique. « Mais ils refusent de comprendre », indique le boursier, dans une allusion aux responsables guinéens ;
S’agissant des actions qu’ils ont prévues de mener au cours au compte de la grève grève, Mamoudou assure tout d’abord qu’ils sont prêts à aller jusqu’au bout et que pour un premier temps, ils vont communiquer dans les médias pour toucher une plus large audience. Puis, dit-il, ils comptent également manifester dans les prochains jours devant les représentations diplomatiques de la Guinée au Maroc et en Russie.
La situation des étudiants boursiers guinéens à l’étranger reste très précaire, tient à souligner Mamoudou Koulibaly. Au point que, selon lui, beaucoup d’entre ces étudiants n’arrivent plus à payer leur transport pour aller suivre leurs cours dans leurs différentes universités. Par ailleurs, ils seraient harcelés de partout par leurs concessionnaires qui leur demandent de libérer les maisons qu’ils occupent. C’est pourquoi ils plaident pour que les autorités les accompagnent en payant leurs bourses.
Il faut dire que cette question touchant aux bourses des étudiants guinéens évoluant à l’étranger revient depuis des années. Quasiment, tous les ans, les étudiants sont obligés de taper du poing sur la table avant de recevoir leurs bourses. Mais cette année, le Directeur général du SNABE qui s’exprimait récemment chez nos confrères de Djoma médias expliquait que les retards accusés sont consécutifs notamment aux travaux d’assainissement du fichier, en vue d’identifier les boursiers intrus.
Aliou Baldé