Le mardi 5 septembre 2023, le ministre de la Justice, Garde des sceaux et des Droits de l’homme, a présidé la finale du tournoi organisé par l’administration pénitentiaire dans l’enceinte même de la Maison d’arrêt de Coronthie. Alors qu’en plus, le trophée portait son nom, ce geste du ministre a soulevé un certain débat, aussi bien en rapport avec sa présence à cette finale qu’en ce qui concerne son affichage au côté de Moussa Dadis Camara et Aboubacar Sidiki Diakité, poursuivis dans le cadre du procès du 28 septembre. L’OGDH flétrit les deux aspects.
De fait, le responsable de la communication de l’Organisation guinéenne de défense des droits de l’homme et du citoyen (OGDH) n’a aucun problème avec l’organisation en soi du tournoi. Tout au contraire, Alsény Sall y voit même une initiative salutaire. « Nous ne trouvons pas d’inconvénient à ce que l’administration pénitentiaire organise des activités sportives allant dans le sens de la préservation du droit à la santé des détenus », confie-t-il au micro du Djely.
Par contre, pour l’organisation de défense des droits humains, constituée par ailleurs partie civile au procès, la présidence de Moussa Dadis Camara et Aboubacar Sidiki Diakité dit Toumba, aura été une fausse note. « Ce que nous déplorons et trouvons préoccupant, c’est le fait que le ministre de la Justice pose avec des présumés auteurs de crimes graves tels que les crimes du stade et parler de réconciliation ». D’autant que les deux anciens responsables de la Transition de 20210 « sont considérés comme des acteurs majeurs des massacres du stade ».
Les images du ministre en compagnie des deux accusés « ne renvoient pas de bons messages à l’endroit des victimes déjà traumatisées », estime Alsény Sall. Au contraire, elles sont plutôt de nature à « créer de la peur chez elles ».
En conséquence, l’Organisation guinéenne de défense des droits de l’homme et du citoyen (OGDH), à travers son responsable de communication dit espérer que « les autorités feront en sorte que cela n’impacte pas négativement la suite du procès en cours”.
N’Famoussa Siby