Dans la soirée du lundi 19 février 2024, le président de la transition a dissous le gouvernement que conduisait Bernard Goumou, via un décret lu à la télévision nationale par le général Amara Camara, entouré de quelques membres du CNRD. Décision surprise suite à laquelle notre rédaction a sollicité l’avis de Pépé Francis Haba, le président de l’Union guinéenne pour la démocratie et le développement (UGDD).
Joint par téléphone, le président de l’UGDD admet qu’il a été surpris de la décision du président de la transition. Il avait en effet semblé à Pépé Francis Haba que le général Mamadi Doumbouya est attaché à ses cadres. Pour autant, il n’y a pas à supputer sur l’acte du président de la transition. « Si le président de la transition sent que son gouvernement ne répond pas à ses attentes, à ses ambitions ainsi qu’aux attentes de la population, j’estime qu’il est normal que ce gouvernement soit dissous. Et que des personnes qui répondent mieux aux ambitions du chef de l’État, et aux attentes des populations soient nommées », indique-t-il
C’est en particulier, selon Francis Haba, les revendications des populations par rapport à la cherté de la vie, qui provoqué la chute. « Il y a également le peuple de la Guinée dans sa majorité qui réclame l’amélioration du panier de la ménagère, puisque nous vivons dans contexte économique extrêmement difficile », juge-t-il.
Pour ce qui est la suite, il s’attend à ce que certains membres du gouvernement dissous soient récupérés pour faire partie de la nouvelle équipe qui sera mise en place. Mais à côté, il y aura, prédit-il : « de nouveaux visages qui vont renforcer la gouvernance du pays de façon à être beaucoup plus près du peuple, et également à organiser les élections pour qu’on puisse sortir de cette transition ».
Se prononçant par ailleurs sur les mesures conservatoires prises contre les membres de l’ancien gouvernement, M. Haba ne trouve pas qu’elles étaient indispensables. « J’aurais aimé qu’on les laisse rentrer à la maison, parce qu’ils ont quand même été des hauts cadres qui ont servi le pays », note-t-il. Pour autant, selon lui, c’est un « signal fort de l’impunité, dans le sens où il nous dit ainsi que même son gouvernement n’est pas à l’abri et que son objectif est la prospérité socioéconomique du pays ».
Mariama Ciré Diallo