Au procès du 28 septembre, ce sont toujours les avocats de l’ancien président Moussa Dadis Camara qui sont à la barre pour leurs plaidoiries. En l’occurrence, ce mercredi 19 juin, c’est encore Me Jean-Baptiste Jocamey Haba qui poursuit sa plaidoirie. Et pour innocenter son client, il s’évertue notamment à déconstruire le lien entre l’ancien chef de la junte et les recrues de Kaléah dont on dit que ce sont eux qui ont massacré les opposants le 28 septembre, dans le stade de Conakry.
Pour l’avocat de l’ancien président du CNDD, l’espèce de fixation que le procureur et les parties civiles font sur les recrues de Kaléah comporte un biais. « Il y avait un autre centre de recrutement appelé Siam où le général Sékouba Konaté formait des gens sans que Dadis ne le sache (…) Ce procès est sélectif et discriminatoire. On ne peut pas créer un rapprochement entre les recrues de Kaléah et le président Dadis. C’est le général Sékouba Konaté, étant ministre de la Défense, qui était chargé du recrutement. C’est lui-même qui a informé le président Dadis de l’arrivée des israéliens pour une formation à Kaléah », avance Me Jocamey.
S’il s’efforce de tirer son client du mauvais pas, il est comme déterminé à enfoncer le général Sékouba Konaté, l’ancien compagnon de son client. Ainsi, selon lui, au centre de formation de Siam, que pilotait l’ancien ministre de la Défense, sans que Dadis en soit informé, les gens ont été formés durant des mois. « Ceux-ci ont fait 8 mois de formation avant le 28 septembre 2009. Même pour le recrutement de Kaléah, c’est à lui que le président Dadis a laissé la main. Mais pour salir Dadis, ils veulent créer un lien entre Dadis et l’ex-directeur de ce centre qu’est le colonel Bienvenue Lamah. Il n’y a aucun lien entre les 2 hommes. Le colonel Lamah a été nommé à la tête du centre de Kaléah avant la prise du pouvoir par le président Dadis et il a quitté pour une formation au Cameroun, un mois après l’arrivée de Dadis au pouvoir. Mais le procureur refuse de s’intéresser aux recrues de Siam. Pourtant, il sait très bien que ce centre existait avant le 28 septembre 2009. Et que ces personnes-là étaient à la charge du général Sékouba Konaté. Mais le procureur a préféré croire à celui-ci et présenter Dadis comme le bouc émissaire. Mais ils ne réussiront pas parce que Dadis est blanc comme neige », assure l’avocat de Moussa Dadis Camara.
Fodé Soumah