Ce lundi 31 mars 2025, un groupe de personnes a été interpellé à Kouremalé alors qu’il célébrait la prière de l’Aïd el-Fitr, contrairement à la décision du gouvernement qui avait fixé la fête au dimanche 30 mars 2025 sur toute l’étendue du territoire national.
Interrogé sur cet incident, le colonel Ibrahima Douramoudou Keïta, préfet de Siguiri, explique comment ces personnes ont été appréhendées.
« C’était une surprise pour moi d’apprendre qu’un petit groupe essayait de saboter la religion et d’aller à l’encontre de la décision du gouvernement. Le Secrétariat général des affaires religieuses avait déclaré que la fête devait être célébrée le dimanche 30 mars 2025, et tout le monde a prié hier. À notre grand étonnement, nous avons appris qu’un groupe s’était réuni ce lundi pour prier, considérant aujourd’hui comme leur jour de fête, ce qui est contraire à la loi », a t-il indiqué.
« En tant que garant de la loi, poursuit-il, je ne peux pas permettre à un groupe de faire ce qu’il veut. Dès que le sous-préfet m’a informé, j’ai immédiatement saisi ma hiérarchie, c’est-à-dire le gouverneur, qui m’a ordonné de les remettre à la justice. C’est ce qui a été fait. La justice va déterminer leur identité et leurs intentions. Ils sont désormais à la disposition de la justice pour les besoins de l’enquête », a déclaré le préfet.
De son côté, le commissaire divisionnaire Kandet 2 Bangoura, commissaire central de police de Siguiri, précise que 29 personnes, dont 25 hommes et 4 femmes, ont été interpellées.
« Ce lundi 31 mars 2025, aux environs de 8h53, j’ai été alerté par le commissariat spécial de la frontière de Kouremalé qu’un groupe de fidèles s’était réuni pour prier en ce jour, contrairement à la décision du Secrétariat général des affaires religieuses qui avait fixé la fête au dimanche 30 mars 2025. Avec l’aide du maire et du sous-préfet, 29 personnes, dont 25 hommes et 4 femmes, ont été interpellées par la police du commissariat spécial de la frontière de Kouremalé. Sur instruction du procureur, elles ont été transférées au commissariat central avant d’être déférées pour des faits de rébellion au Tribunal de première instance de Siguiri », a expliqué le commissaire central.
De son côté, Harassante Diallo, l’imam qui aurait dirigé cette prière contestée, rejette en bloc les accusations portées contre lui, mais reconnaît toutefois qu’il était en jeûne dimanche, jour officiellement déclaré fête.
« Nous n’étions pas réunis pour prier, mais simplement pour nous saluer. Les zakat al-fitr (aumônes de la rupture du jeûne) qui étaient avec nous étaient là depuis vendredi. Pour ma part, j’ai assisté à la prière hier, mais j’étais en jeûne », a-t-il déclaré.
Lorsqu’on lui a demandé s’il était permis de jeûner le jour de l’Aïd, l’imam Diallo n’a pas su répondre.
Ibrahima Camara, depuis Siguiri