La dernière sortie du porte-parole du gouvernement relative notamment à la durée de la Transition continue d’irriter les acteurs politiques. Pour la première fois, en effet, Ousmane Gaoual Diallo, à l’occasion de la conférence de presse du vendredi 5 juillet dernier, invitait à sortir du dogme de la durée de la Transition. Alors qu’un accord signé avec la CEDEAO en octobre 2022 fixait la durée de la Transition à 24 mois, le retour à l’ordre constitutionnel, en décembre prochain, le porte-parole du gouvernement, lui, déclarait : « ce sont les actes qui détermineront sa durée ». Ces propos tenus après que le premier ministre a annoncé l’impossibilité de tenir la présidentielle en cette année 2024, confirment davantage des velléités de prolongation du bail du CNRD à la tête du pays. Et les acteurs politiques et de la société civile qui n’avaient été associés à la fixation du délai avec la CEDEAO, ne veulent pas en entendre parler. C’est pourquoi à l’occasion de l’Assemblée générale hebdomadaire du RPG du samedi dernier, Marc Yombouno, l’ancien ministre d’Alpha Condé s’en est pris à Ousmane Gaoual Diallo.
L’ancien ministre est plutôt amer contre l’ancien cadre de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG). Certains des termes qu’il a utilisés le ressortent clairement. Parce qu’à ses yeux, Ousmane Gaoual Diallo nage en pleine contradiction. « Ce qui est grave dans tout cela, c’est que l’homme, c’est la parole donnée. La parole, c’est l’honneur. Quand un homme n’a pas d’honneur et ne respecte pas sa parole, c’est grave pour une nation. Le porte-parole du gouvernement, n’est-ce pas lui qui a dit devant le monde entier que le président ne resterait pas une seconde de plus au pouvoir après le 31 décembre 2024 ? À ce moment-là, les radios privées n’étaient pas fermées, il a fait le tour de ces radios pour en parler. Et maintenant, le même homme se présente devant l’opinion nationale et internationale pour dire que le 31 décembre, c’est du vent, et que ce sont les activités qui priment », a déclaré Marc Yombouno, devant les militants du parti d’Alpha Condé.
En raison de ces velléités, l’ancien ministre a invité à ne faire ni dans le déni, ni dans la banalisation. « Dans un village, s’il y a un fou qui menace chaque matin de mettre le feu au village, certains diront : ‘’c’est un fou, laissez-le.’’ Mais la solution, c’est de l’attraper pour lui retirer le feu. Cet homme (Ousmane Gaoual Diallo, ndlr) mélange le gouvernement, mélange même le président. Il dit quelque chose aujourd’hui et le change le lendemain », a-t-il estimé.
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