Sous l’impulsion du ministère du Travail et de la Fonction publique, la Caisse nationale de prévoyance sociale (CNPS) a lancé, le jeudi 7 août 2024, la couverture médicale des agents de l’État et des retraités. La cérémonie, qui a mobilisé les membres du gouvernement et du CNRD, a été présidée par le Premier ministre, Amadou Oury Bah.
Ce lancement présenté comme un acte de justice sociale, parce que garantissant que chaque fonctionnaire ou retraité, indépendamment de sa position, de son secteur d’activité ou de son lieu de résidence, puisse bénéficier de soins médicaux sans contrainte financière.
Dans son discours d’ouverture, colonelle Aminata Diallo, Directrice générale de la CNPS, a annoncé aux agents de l’État et aux retraités qu’un tarif conventionnel pour les remboursements a été défini, un parcours de soins structuré a été élaboré pour assurer une prise en charge fluide, et une feuille de soins a été conçue pour la gestion des prestations. « Des conventions et accords de partenariat ont été signés avec divers établissements de santé, hôpitaux nationaux, régionaux, préfectoraux, centres médicaux communaux et pharmacies à travers le territoire national. Ainsi, où qu’il se trouve, chaque agent de l’État ou retraité peut désormais accéder à des soins de qualité », assure-t-elle.
Mesurant le travail qui a été abattu pour en venir à ce lancement, la directrice de la CNSP en profite pour dire sa reconnaissance à l’endroit du personnel qui s’y est attelé durant les 6 derniers mois. « Nous avons élaboré, en commun accord avec les professionnels de santé, un panier de soins complet couvrant une large gamme de besoins médicaux, incluant les consultations, les soins infirmiers, les hospitalisations, les soins en médecine générale, les examens de biologie, les actes d’imagerie médicale ainsi que les produits pharmaceutiques essentiels », rajoute colonel Aminata Diallo.
Quant au ministre de la Santé et de l’Hygiène publique, il note que la protection sociale de la santé nécessite de prendre en compte l’étendue des services de santé nécessaires et le coût à couvrir. « Je tiens à vous assurer que le ministère de la Santé et de l’Hygiène publique vous accompagnera dans la mise en œuvre de cette initiative louable et veillera à ce que tous les accords conclus avec les structures sanitaires et les praticiens de santé soient respectés pour garantir une couverture adéquate en faveur des agents de l’État en activité et à la retraite », promet Dr. Oumar Djouhé Bah.
Au nom des bénéficiaires, Elhadj Ousmane Sylla, secrétaire général du Bureau national des retraités de Guinée, souligne avec satisfaction que la CNPS a simplifié les procédures de liquidation et de paiement des pensions, réduisant ainsi les délais de traitement des dossiers pour permettre aux nouveaux retraités de bénéficier rapidement de leurs droits. Le mouvement syndical guinéen, de son côté, salue également cette initiative. « Désormais, tout agent en activité ou tout retraité peut prétendre à une couverture maladie universelle à la hauteur de ses cotisations, conformément à la loi instituant la couverture maladie dans notre pays », note son représentant, Abdoulaye Camara.
Pour sa part, François Bourouno, ministre du Travail et de la Fonction publique, met l’accent sur l’importance de la couverture sanitaire. Elle « permet d’alléger les conséquences des problèmes de santé d’une large partie de la population qui ne dispose pas de moyens financiers suffisants pour accéder aux services de santé. Par cette voie, le gouvernement démontre sa détermination à accélérer la démarche vers l’accès universel à des services de santé de qualité et abordables, en s’inscrivant dans l’élan de soutien international en faveur de la couverture sanitaire universelle, conformément à la résolution du 12 décembre 2012 de l’Assemblée Générale des Nations unies », dit-il.
Il note en outre que cette couverture sanitaire est de nature à favoriser la productivité des fonctionnaires en bonne santé et à prolonger la vie de ceux qui ont servi avec loyauté et abnégation l’administration publique.
Le Premier ministre, enfin, la place de la santé dans le capital humain. « Aujourd’hui, c’est un premier acte majeur en termes de redevabilité. Les citoyens peuvent se dire que mon pays, mon État, en ce qui concerne la couverture maladie, est en train de remplir une mission essentielle qu’un pays doit à ses citoyens. C’est donc un grand jour. Notre pays a souffert pendant des années et des décennies en raison d’un faible indice de développement humain. Il y a quelques décennies, notre pays était parmi les derniers. Aujourd’hui, nous avons l’ambition de faire en sorte que l’indice de développement humain en Guinée soit nettement valorisé. C’est pourquoi l’acte posé aujourd’hui est un premier pas », déclare Amadou Oury Bah.
Fodé Soumah