Après l’avoir renvoyé au lendemain du 5 septembre 2021, parce qu’à ses yeux il symbolisait la mauvaise gestion sous Alpha Condé, le gouvernement de la Transition vient de rappeler le bateau électrique turc pour pallier au déficit énergétique auquel la capitale Conakry notamment est confrontée, depuis des mois. Se prononçant sur ce retour de la centrale flottante turque, en dépit du fait que le pays dispose de deux grands barrages hydroélectriques – Kaleta et Souapiti – Dr Édouard Zoutomou y voit surtout le réflet de la mauvaise gestion du secteur énergétique du pays depuis des années. Ceci étant, le leader de l’UDRP dit redouter une manœuvre de la part du CNRD.
Qu’aujourd’hui encore, la Guinée, un des pays les plus arrosés de l’Afrique de l’ouest, en soit à louer une centrale électrique pour faire face à la gronde consécutive au déficit énergétique, cela, aux yeux de Dr. Zoutomou est éloquent quant au bilan de la gestion de ce secteur. « La politisation à outrance de nos projets de barrage fait qu’on rate complètement la base. Le président Conté s’était jeté dans le projet de Garafiri qu’il a politisé, tout le monde sait ça, parce qu’il a fallu même demander la contribution des Guinéens pour pouvoir réaliser ce barrage. Le professeur Alpha Condé est venu faire la même chose », a dénoncé le président de l’UDRP.
Pour autant, il trouve que les autorités de la Transition, profitant de ces lacunes, font aujourd’hui appel au bateau davantage pour des raisons politiques. « Pour moi, c’est une solution politique. Le CNRD est en train de profiter. Alpha Condé l’avait fait, eux aussi sont en train de le faire, en faisant appel à un bateau », a estimé l’acteur politique.
Si le bateau est bel et bien aux larges de Conakry, il demeure des inconnues, selon le leader de l’UDRP. Une première inconnue, c’est le coût qui n’a pas encore été dévoilé. Puis, en terme de capacité, sera-t-il vraiment résoudre le problème de fond, à savoir la crise dans le secteur du courant électrique ? Dr. Zoutomou ne croit pas. « Quand on parle de bateau, le bateau a un coût. Quand vous entendez les gens dire que le bateau est venu, il a peut-être 115 mégawatts. 115 mégawatts, c’est quoi ? Ce n’est absolument rien », a-t-il déclaré.
Pour en finir avec cette crise énergétique à laquelle la Guinée est confrontée, le président de l’UDRP invite à repenser la politique énergétique du pays, en se tournant vers d’autres alternatives notamment l’énergie renouvelable. Une option sur laquelle le gouvernement assure travailler déjà.
N’Famoussa Siby
