Le feu continue de faire des victimes dans la préfecture de Siguiri. Après les sept citoyens décédés la semaine dernière à Kintinian centre, deux nouvelles personnes viennent s’ajouter à la longue liste des victimes. Le drame s’est produit ce mercredi à Bouré- fatoya, un district relevant de la commune rurale de Kintinian, à quelques 25 kilomètres de la commune urbaine de Siguiri.
Deux morts et des blessés graves, tel est le bilan dressé par l’équipe médicale après le passage des flammes dans ce ménage. C’est alors que beaucoup de citoyens étaient encore couchés, entre 4 heures et 5 heures du matin, que l’incendie dévastateur s’est déclaré. Difficile encore pour Hawa Touré, témoin des faits de donner avec exactitude la source de ce feu. Mais sur les circonstances, elle confie : « l’incendie a commencé pendant que nous étions couchés. Ma marâtre m’a réveillée en disant qu’aujourd’hui, nous allions tous mourir. Je lui ai répondu qu’il n’en était pas question et que j’allais me battre pour faire sortir tout le monde. J’ai donc pris mon enfant et un de ses enfants pour les mettre dehors. Je suis ensuite retournée dans la chambre pour prendre son nouveau-né et le faire sortir par la fenêtre. La troisième personne que j’ai sortie était son petit garçon. Pendant ce temps-là, elle était déjà inconsciente, parce qu’elle avait préféré pousser les autres dans les toilettes, sans doute pour les sauver. Voyant que la situation m’échappait, je suis sortie pour alerter le voisinage. Lorsque les secours sont arrivés, ils ont défoncé des portes, y compris celle de la toilette, pour faire sortir les enfants. Malheureusement, deux personnes sont décédées sur place, ma marâtre Mariama Camara et Bounka Moussa Magassouba. Pour Mariame Camara, j’ai tout fait pour que nous sortions ensemble, mais elle m’a dit qu’elle ne pouvait pas sortir car elle avait des vertiges ».
Les blessés de l’incendie ont été transportés d’urgence au sein de la structure sanitaire de la SAG. Là, c’est le Dr Abdoulaye Baldé, directeur du département santé de la SAG qui s’est occupé des patients. Il relate les circonstances dans lesquelles les victimes ont été reçues : « Entre 4 heures et 5 heures, nous avons reçu sept victimes d’un incendie survenu dans le village de Fatoya. Parmi elles, il y avait un enfant d’environ huit ans décédé et les autres ont été prises en charge. Nous avons essayé de les stabiliser et de les réanimer, car elles avaient toutes été intoxiquées par le monoxyde de carbone. La fumée contenait du monoxyde de carbone, ce qui a rendu leur respiration difficile, d’autant plus que l’espace était exigu. Heureusement, nous disposions des équipements nécessaires pour intervenir. Parmi les victimes, une femme était dans une situation très compliquée que nous avons pu gérer. Certains présentaient des brûlures au premier degré sur la peau, mais c’était surtout leur respiration qui était affectée. Il y avait vraiment un état d’hypoxie et d’asphyxie chez certains. Globalement, l’équipe s’est battue, et le travail a été immense. Nous avons réussi, pour l’instant, à stabiliser cinq personnes. Malheureusement, une femme enceinte est décédée des suites de cette situation ».
L’agent de santé se dit confiant quant à la situation des patients : « Nous poursuivons les traitements ici et nous pensons pouvoir arriver à un résultat satisfaisant. L’équipe mérite d’être remerciée, elle a accompli un travail immense ».
Michel Yaradouno, Kankan pour ledjely.com