C’est une sortie qui pourrait conforter ceux estiment que le Comité national de rassemblement pour le développement n’a pas envie de se hâter de rendre le pouvoir aux civils. Intervenant aujourd’hui-même dans la Synergie des radios et des télévisions organisées ce jour-anniversaire de l’avènement des militaires au pouvoir, le général Amara Camara, ministre secrétaire général de la présidence de la République, a estimé que le coût du retour à l’ordre constitutionnel est très élevé.
« Ce qui est en train d’être fait en Guinée aujourd’hui, c’est de mettre tout en œuvre pour un retour à l’ordre constitutionnel », assure le général Amara Camara.
Mais après cette position de principe, il met en garde que ce retour à l’ordre constitutionnel englobe beaucoup de choses. « Il faudrait que nous puissions à terme faire un recensement général de la population, que nous puissions faire un recensement de l’habitat, faire un recensement à vocation d’état civil. Il faudrait que le fichier électoral puisse être tiré de ces recensement administratifs, il faudrait également qu’une constitution soit écrite (ce qui est fait, ndlr), il faudrait inscrire le texte référendaire (n’est-ce pas la même chose ?), il faudrait que les textes de lois donnés soient rédigés. Il faudrait que tout ce qu’il y a comme institutions issues de la nouvelle constitution soient installées. Il faudrait que les élections locales, législatives et présidentielles soient organisées en Guinée », égrène-t-il. Bref, conclut le ministre secrétaire général de la présidence. « En temps et en moyens, c’est trop lourd »
Pour ce qui est de l’engagement pris avec la CEDEAO de restituer le pouvoir aux civils au terme de 24 mois, le général Amara Camara indique qu’il était assorti d’une condition : « que quelques moyens puissent être mis à notre disposition »
N’Famoussa Siby