Depuis que le général Amara Camara et Ousmane Gaoual Diallo, respectivement ministre secrétaire de la présidence de la République et porte-parole du gouvernement, ont rendu officiel le débat sur la candidature du président de la Transition, les commentaires vont bon train de la part notamment de la classe politique. Pour autant, pour Abdoulaye Kourouma, le président du RRD, le fait que des proches du général Mamadi Doumbouya en parlent ou que des mouvements de soutien pullulent n’est pas suffisant. Il faudrait, à l’en croire, que le principal lui-même sorte de son mutisme pour dire ce qu’il en est.
« J’ai été candidat aux élections présidentielles dans ce pays, mais ce n’est pas vous que j’ai envoyé pour annoncer ma candidature. Je l’ai annoncé moi-même officiellement. Donc, celui qui veut être président de la République c’est à lui d’annoncer sa candidature », c’est cela la démarche, selon Abdoulaye Kourouma. La propagande des proches et autres mouvements de soutien doit être précédée de la volonté claire et manifeste du principal concerné.
Il en découle, selon le leader du RRD que ce qui se passe aujourd’hui sur le terrain est un test. C’est comme un sondage destiné à jauger la réaction de l’opinion publique. Disant continuer à accorder le « bénéfice du doute au général Mamadi Doumbouya », Abdoulaye Kourouma estime donc que « politiquement et techniquement, c’est un ballon d’essai qu’ils sont en train de mener ». « Mais ils auront le rebond », s’empresse-t-il de rétorquer.
Il est à préciser que le débat sur une éventuelle candidature du président de la Transition, au-delà de ses aspects juridiques, revêt un volet moral. Le général Mamadi Doumbouya ayant dit et inscrit dans la charte de la Transition que ni lui, ni aucun membre du CNRD ou des organes de la Transition, ne postuleraient aux élections devant être organisées dans le cadre du retour à l’ordre constitutionnel, quelle image renverra-t-il de lui s’il revenait sur ces engagements ? Telle est la question de fond, dans un contexte où les enjeux sont la rupture et l’instauration d’une relation empreinte de confiance entre gouvernants et gouvernés.
Niouma Lazare Kamano, correspondant régional pour ledjely.com