L’hypertension artérielle est une pathologie chronique qui gangrène la société guinéenne, touchant un nombre croissant de personnes de tous âges. Caractérisée par une élévation de la pression du sang dans les artères, cette maladie silencieuse entraîne des complications graves, notamment les accidents vasculaires cérébraux (AVC), les infarctus et d’autres troubles cardiovasculaires. En Guinée, l’hypertension artérielle est devenue un problème de santé publique majeur, impactant directement le quotidien de nombreuses familles.
Mamadou Bhoye Diallo, ancien enseignant aujourd’hui âgé et à la retraite, vit avec les séquelles d’une hypertension non contrôlée. Il y a huit ans, le 16 octobre 2016, une nuit ordinaire s’est transformée en cauchemar. En tentant de se lever pour prier, il réalise qu’il ne peut plus bouger ses jambes. Ce sera le début d’un long combat contre la paralysie de son côté gauche. « Jusqu’à présent, je ne peux pas me laver seul et je dois être aidé pour les tâches du quotidien », témoigne-t-il. Mamadou Bhoye confie que cette maladie a bouleversé sa vie. Aujourd’hui, il s’efforce de maintenir une activité physique en marchant tous les matins, une façon de ne pas se laisser abattre par la maladie.
Avec sa modeste pension, il parvient difficilement à couvrir ses soins, n’ayant reçu aucune assistance de l’État malgré ses 45 ans de service public. Son témoignage met en lumière le manque de soutien institutionnel aux victimes de cette pathologie.
L’infirmier d’État, Mamadou Hady Diallo, précise que l’hypertension artérielle se manifeste par des maux de tête intenses, des vertiges, une lourdeur de la langue et une accélération du rythme cardiaque. Les complications sont nombreuses et dévastatrices : la paralysie, comme dans le cas de Mamadou Bhoye Diallo, est fréquente, tout comme les atteintes cardiovasculaires et rénales.
Pour le Dr. Mendel Ali Cores, la prévention de l’hypertension repose sur les règles de vie : zéro tabac, zéro alcool, zéro caféine, cinq fruits et légumes par jour, et 30 minutes d’activité physique quotidienne. « Il faut réduire l’huile, le sel, et les cubes alimentaires. Ces habitudes alimentaires réduisent les risques, même s’il n’est pas toujours facile d’appliquer toutes les recommandations dans le contexte africain », explique-t-il. Le Dr. Cores souligne également que l’hypertension est une maladie chronique sans traitement curatif, les patients devant suivre un traitement régulier et des mesures hygiéno-diététiques pour stabiliser leur tension.
Dans le monde, l’hypertension touche environ 1,28 milliard d’adultes âgés de 30 à 79 ans, dont une majorité réside dans des pays à revenu faible ou intermédiaire. En Guinée, si les chiffres précis font parfois défaut, les médecins estiment qu’une part significative de la population adulte est concernée. Les estimations locales suggèrent que près de 30 % des adultes guinéens pourraient être hypertendus, une proportion en constante augmentation.
Face à l’ampleur du problème, des initiatives de sensibilisation et de prévention sont essentielles pour endiguer cette épidémie silencieuse. De plus, les témoignages comme celui de Mamadou Bhoye Diallo appellent à un soutien accru de l’État et des institutions sanitaires pour prendre en charge les malades et les soutenir dans leur quotidien.
Thierno Amadou Diallo