Dans une « rare critique », le Premier ministre de la Transition malienne Choguel Kokalla Maïga a rappelé la nécessité de discuter sur la conduite de la transition. Nommé par la junte en 2021 suite à un deuxième coup d’Etat, l’actuel Premier ministre dénonce le mutisme qui règne dans la conduite de la transition. Aucune lisibilité. « La Transition est censée prendre fin le 26 mars 2024. Mais elle a été reportée sine die, unilatéralement, sans débat au sein du Gouvernement. La suite est connue de tous », rappelle-t-il dans un très long discours.
Aujourd’hui encore, poursuit Dr Choguel Kokalla Maïga, il n’existe aucun débat sur la question, « le Premier ministre est réduit à se contenter des rumeurs de la presse ou à une interprétation hasardeuse des faits et gestes du Ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation », dénonce le Premier ministre.
Selon Choguel Maïga, « Le Gouvernement n’a aucune information sur le programme ni le plan d’actions de l’AIGE (Autorité Indépendante de Gestion des Élections) ; or la création et la mise en place de cet organe fait partie des exigences majeures du peuple malien pour la réalisation du Mali nouveau, le Mali Kura », a indique-t-il, soulignant que le spectre de la confusion et de l’amalgame plane sur la Transition.
Démission pour haute trahison
Choguel Maïga paiera-t-il le prix de ces déclarations ? En tout cas, dans la foulée de cette sortie, le Collectif pour la défense des militaires, soutien du Président Assimi Goïta, a réclamé la démission du Premier ministre dans les 72 heures qui suivent pour haute trahison. « le CDM condamne avec la dernière rigueur les propos du Premier ministre Dr Choguel Maïga et exige sa démission pour haute trahison dans un délai de 72h…Le Dr Choguel Kokalla Maïga a trahi sa mission et s’inscrit désormais dans une logique de délation des autorités de la transition », pouvait-on lire dans un communiqué.
N’Famoussa Siby