Absent de son procès depuis l’ouverture du dossier devant la Cour de répression des infractions économiques et financières, pour des raisons de santé, cette situation avait déjà fait l’objet de plusieurs débats, lesquels avaient amené la cour à solliciter que son assesseur, le ministère public et un greffier se rendent à l’hôpital où il est admis pour constater son état physique et éventuellement dresser un procès-verbal d’interrogatoire.
Devant la CRIEF ce lundi, l’audience a été consacrée à la lecture du rapport des médecins. Dans ce rapport, indique l’avocat de l’ancien Premier ministre, « il est mentionné effectivement qu’Ibrahima Kassory est alité, on l’a trouvé couché sous perfusion de morphine pour lui permettre de pouvoir supporter les douleurs du mal dont il souffre. Et l’avis du médecin est qu’il lui était impossible de pouvoir répondre aux questions de la cour, parce qu’il ne peut pas se tenir debout. Alors, voilà que nous avons soumis à la cour de bien vouloir prendre acte de cet avis médical et d’ordonner qu’Ibrahima Kassory Fofana soit transféré dans un centre mieux équipé pour, évidemment, le traitement du mal dont il souffre », a soutenu Me Dinah Sampil, un des avocats de l’ancien Premier ministre.
Dans la même lancée, l’avocat a réitéré que son client ne bénéficie pas du soin adéquat dans le centre dont il est hospitalisé. D’où la nécessité d’évacuation de Kassory Fofana dans un centre plus adapté à son traitement. « Le traitement du mal, parce que ça fait un an, six mois qu’il est dans cette clinique de la place où il ne reçoit que des calmants, parce que ça manque d’équipements appropriés et de spécialistes pour pouvoir traiter le mal dont il souffre. Chose, évidemment, que le médecin a réitérée dans son rapport. Tout naturellement, le poursuivant, qui est le ministère public, a voulu épiloguer sur la question et a demandé à ceux qui ne tiennent pas compte de l’avis du médecin de plutôt renvoyer cette demande d’évacuation ou de transfert », défend l’avocat.
Le juge Yakhouba Condé a sollicité dans la foulée une contre-expertise pour évaluer la santé de l’ancien Premier ministre. Dans ce sens, une instruction a été donnée au directeur de l’hôpital Donka pour fournir un document dans un délai de cinq jours. Une démarche que la défense n’y s’oppose pas. « La loi lui reconnaît la possibilité de décider de contre-expertiser l’avis du premier médecin et je crois que c’est ce qu’il a ordonné en désignant l’hôpital, le CHU de Donka et en impartissant un délai de cinq jours pour qu’une contre-expertise médicale puisse être réalisée sur Ibrahima Kassory Fofana à l’effet de le convaincre du bien fondé de l’aide de cet état physique dont il est porteur », soutient Me Dinah Sampil.
Les débats ont été renvoyés au 4 décembre prochain. Cette contre-expertise sera décisive quant à la suite du dossier.
N’Famoussa Siby