En marge des 16 jours d’activisme qui démarrent ce 25 novembre 2024 dans le cadre de la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, l’inspecteur régional de la Promotion féminine, de l’enfance et des Personnes vulnérables a dressé un tableau des VBG dans la région.
Sans surprise, Mohamed Mariam Keita a présenté un tableau sombre en termes de violences basées sur le genre. « En termes de violence, si vous prenez la région de N’Zérékoré, nous sommes, selon les enquêtes, la 1ère région où le taux de violences à l’endroit des femmes est le plus élevé. De janvier 2024 à maintenant, nous avons eu 496 cas de violences enregistrés. Ce sont des cas qui peuvent être de nature physique, sexuelle qui sont d’ailleurs les plus fréquents, etc. », regrette-t-il.
Parlant d’excision, le premier défenseur des droits des femmes de la région forestière s’indigne des proportions sans commune mesure de cette pratique. Il a également regretté l’impunité qui caractérise les auteurs de ces actes. « Du trimestre 2 jusqu’au trimestre 3, de l’année 2024, les préfectures de N’Zérékoré, Lola et Yomou ont enregistré l’organisation des camps d’excision. Dans ces préfectures, nous avons enregistré 24 camps d’excision. Et tenez-vous bien, dans ces camps, on a un minimum de 20 filles ou femmes. Mathématiquement, si nous faisons le calcul, on peut se retrouver banalement avec 400 et quelques femmes ou filles ayant fréquenté ces camps d’excision », dit-il.
Puis de poursuivre : « Sur ces cas, nous avons porté plainte, mais malheureusement, c’est seulement un seul cas qui a abouti à une audience au niveau du TPI de N’zérékoré. Et nous sommes en train de voir comment négocier avec le tribunal de première instance de N’Zérékoré afin de nous aider pour qu’à Yomou, des audiences foraines puissent avoir lieu sur des cas de violences faites à l’égard des femmes ».
Même si le phénomène reste d’actualité dans sa région, l’inspecteur régional de la Promotion féminine, de l’enfance et des Personnes vulnérables de N’Zérékoré salue quelques avancées enregistrées dans la dénonciation des cas. « Avant, les victimes n’osaient pas dénoncer ces cas de violences. Mais aujourd’hui, les victimes et leurs parents osent briser le silence pour venir vers les services compétents pour recevoir des soins de qualité, pour dénoncer pour que les présumés auteurs puissent être punis à la hauteur de leur forfaiture. Parce qu’un seul cas de violence non puni ouvre la voie à de milliers d’autres présumés auteurs », soutient Mohamed Mariame Keita.
Du 25 novembre au 10 décembre 2024, cette période est consacrée aux 16 jours d’activisme à l’égard des violences faites aux filles et aux femmes. Plusieurs activités de mobilisation sociale seront organisées dans les préfectures de la région afin de sensibiliser sur les conséquences des violences basées sur le genre.
Niouma Lazare Kamano, depuis N’Zérékoré