Les récentes initiatives du ministère de l’Administration du territoire et de la décentralisation (MATD), notamment le découpage et la cartographie des bureaux de vote sans consultation préalable des acteurs politiques et sociaux, suscitent une vive indignation. L’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG), l’Alliance nationale pour l’alternance et la démocratie (ANAD) et les Forces vives rejettent catégoriquement ces démarches, qualifiées de « provocation grave et inacceptable ».
Dans une déclaration, Souleymane Souza Konaté, président de la Commission Communication de l’ANAD, a fustigé ce qu’il considère comme une tentative d’imposer un processus biaisé. « Une élection doit être organisée pour les compétiteurs politiques, et leur exclusion des préparatifs traduit une volonté manifeste d’imposer un processus biaisé », lance-t-il.
L’ANAD s’oppose fermement à l’idée de confier l’organisation des prochaines élections au MATD, un ministère qu’elle juge politisé, discrédité et inapte à garantir des élections libres et crédibles. « Ce ministère, politisé à outrance, est profondément discrédité. Sa militarisation excessive, la dissolution illégale des conseils élus au profit de propagandistes nommés, et son rôle historique dans les fraudes électorales le rendent inapte à garantir des élections libres et crédibles », a ajouté Souleymane Souza Konaté.
Pour l’ANAD, ces agissements constituent une violation flagrante du Code électoral révisé de 2017, de la Charte africaine de la démocratie et du Protocole additionnel de la CEDEAO, qui prônent la création d’un organe indépendant pour gérer les élections et prévenir les crises post-électorales.
Le communiqué avertit que le MATD s’inscrit dans une « logique de confiscation du pouvoir », une démarche risquée pouvant replonger la Guinée dans l’instabilité. « Le peuple guinéen, échaudé par les tragédies de 2009, n’acceptera pas une telle dérive », a-t-il affirmé.
Face à ces préoccupations, l’ANAD exige la mise en place d’un organe électoral indépendant, conforme aux standards internationaux. « La Guinée ne peut plus se permettre des manipulations politiciennes. Il est temps de respecter les aspirations démocratiques du peuple et d’œuvrer pour une fin de transition crédible et apaisée », conclut-il.
Thierno Amadou Diallo