Après leur préavis de grève, les travailleurs et travailleuses de l’Office guinéen de publicité (OGP) étaient ce jeudi 12 décembre 2024 devant le siège du Conseil national de la transition (CNT) pour dénoncer leurs conditions de vie et de travail, ainsi que la mauvaise gestion de Mandian Sidibé, et demander son départ.
Très mobilisés et déterminés à se faire entendre jusqu’à la satisfaction de leurs revendications, ces travailleurs portaient des T-shirts rouges et blancs sur lesquels on pouvait lire : « Mandian Voleur. Mandian menteur ! Les mères indignées pour sauver l’OGP ! Mandian dégage, trois ans de gabegie, ça suffit ! », ou encore « Mandian nous a rendus mendiants ! ». Ces travailleurs réclament six mois d’arriérés de salaire au directeur Mandian Sidibé.
« On s’est mobilisés pour réclamer nos droits. Et la gestion qui est là, c’est grave. Cinq mois, six mois sans salaire pour un père de famille, imaginez. Donc, nous sommes là pour exprimer notre ras-le-bol. Nous voulons le paiement intégral des six mois d’arriérés. Deuxièmement, lorsqu’il y aura des négociations, nous donnerons les détails, car certains ont vu leur salaire divisé en deux. Il y a beaucoup de réclamations. Mais pour le moment, ce qui est primordial, c’est les six mois d’arriérés. Nous voulons leur paiement intégral. C’est pour cela que nous nous sommes fortement mobilisés pour venir réclamer nos droits », déclare Moussa Diakité, superviseur à l’agence de l’Office guinéen de publicité de Boké.
Les travailleurs tirent le diable par la queue
Comme d’autres pères et mères de famille, ils traversent les moments les plus difficiles de leur vie avec cette cherté de la vie.
« Franchement, nous sommes déçus à plus d’un titre par la gestion de monsieur Mandian Sidibé. Je le dis à haute et intelligible voix : nous sommes très déçus. Parce que le système qu’il a mis en place, c’est pour la manipulation. Nous, on n’est pas pour. C’est pourquoi il nous a répartis à l’intérieur du pays. Et moi, là où il m’a envoyé, il n’y a même pas de bureau. C’est dommage. Il n’a pas fait l’ordre de mission, il n’a pas donné les moyens nécessaires. Il n’a respecté aucun préalable. Il nous a juste éloignés parce qu’on n’est pas dans leur soi-disant esprit. Une entité de l’État ne fonctionne pas comme ça. Le constat est très amer. Il sait que l’entreprise ne fonctionne pas dans les normes », dénonce ce travailleur.
OGP endetté
À en croire ce superviseur, la direction de l’OGP est engloutie par les dettes.
« Aujourd’hui, là où je vous parle, l’OGP est endettée. Nous sommes endettés, les cotisations sociales, les impôts, les dus à l’État, en fait, depuis 2021, depuis qu’il est arrivé à la tête de l’OGP. Franchement, rien ne marche. Après quatre mois, ils nous payent un mois. Et sachez que nous sommes redevables aux institutions bancaires. Quand tu fais quatre mois sans percevoir ton salaire et qu’on te paye un mois, la banque va prélever ses dues. Donc, c’est ce qui nous rend la vie compliquée. On est traumatisés, les gens souffrent, on vit dans la misère totale », dit-il.
Mandian Sidibé, mauvais gestionnaire et promoteur de la médiocrité
En service à l’Office guinéen de publicité depuis plus de huit ans, Fatoumata Barry dit avoir traversé sa période la plus difficile de sa vie.
« Ça fait 5 mois que nos salaires ne sont pas payés. Ça fait 3 ans que nos cotisations ne sont pas versées à la Caisse nationale de la sécurité sociale. Mandian fait la promotion de la médiocrité à l’OGP. Il a divisé les travailleurs. Mandian nous a transformées en mendiantes. Nous, les travailleurs de l’OGP, nous souffrons. Nous souffrons, nous les mamans. Aujourd’hui, tout ce que nous demandons, c’est qu’il nous paie l’intégralité de nos salaires et qu’il parte. C’est un mauvais gestionnaire. Je n’ai jamais vu un mauvais gestionnaire comme Mandian Sidibé. Franchement, je vous le dis, on souffre », indique-t-elle.
Un appel au Général Mamadi Doumbouya
Face à cette souffrance, les travailleurs de l’Office guinéen de publicité appellent le président de la République à prendre en charge leurs préoccupations.
« Nous demandons au général Mamadi Doumbouya de nous aider, vraiment d’écouter notre cri de cœur en enlevant Mandian Sidibé à la tête de l’OGP. Nous demandons son départ immédiat. Parce que l’heure est grave. Si on ne l’enlève pas maintenant, on risque de fermer l’OGP en 2025. Mandian Sidibé s’est endetté partout, dans les grandes entreprises, partout. On fait des recettes. Mais où va l’argent ? », s’interroge-t-elle.
Au moment où nous mettons cette dépêche en ligne, mes travailleurs sont regroupés dans la salle du palais du peuple où ils attendent une audience avec le président Dr Dansa Kourouma.
Balla Yombouno