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Quand l’histoire africaine éclaire l’universalité des droits humains : leçons du Kouroukan Fouga et de la Charte des Chasseurs

Lors de la célébration du 76ᵉ anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’homme, le panel sur « Universalité des droits de l’homme et pluralisme » a mis en lumière un héritage méconnu mais fondamental de l’Afrique : les Chartes de Kouroukan Fouga (1236) et des Chasseurs (1222), élaborées sous l’empire de Soundiata Keïta, mais aussi sur la nécessité de traduire la Déclaration universelle des droits de l’homme dans 8 langues nationales de la Guinée. Une initiative de l’ambassade de France. 

Luc Briard, ambassadeur de France, a introduit cette réflexion en soulignant l’avance historique de ces textes africains, souvent oubliés dans les récits dominants de l’histoire des droits humains. « Ces chartes médiévales du Manding, bien avant l’ère moderne, témoignent d’un respect des droits humains, des animaux et des végétaux. Elles montrent que l’Afrique était en avance sur le monde, établissant des principes fondamentaux sept siècles avant la Déclaration universelle de 1948. Ce n’est pas qu’un legs africain, mais une leçon pour l’humanité entière », a-t-il déclaré.

La Charte de Kouroukan Fouga, adoptée lors de l’assemblée constituante de l’empire du Mali en 1236, fixait des règles de gouvernance, de justice sociale et de protection de l’environnement. Quant à la Charte des chasseurs (1222), elle portait une attention particulière aux relations harmonieuses entre les humains, la faune et la flore, soulignant l’interdépendance des êtres vivants. « Ces documents incarnent des droits évolutifs et un pluralisme qui respectent autant la nature que l’homme, des valeurs d’une actualité brûlante », a ajouté Briard.

Aimé N’tumba, représentant du Haut-Commissariat des droits de l’homme, a prolongé cette analyse en insistant sur la richesse des traditions orales africaines pour véhiculer ces principes. « Dans une culture où la transmission orale est dominante, ces chartes sont devenues un référentiel vivant. Aujourd’hui, en traduisant et en transmettant les droits humains dans les langues locales, nous honorons cet héritage et favorisons une véritable appropriation communautaire », a-t-il souligné.

L’honorable Mory Dounoh, représentant du Conseil national de la transition, a pour sa part rappelé les efforts en cours en Guinée pour inscrire ces valeurs dans la gouvernance contemporaine. « La traduction de notre nouvelle constitution dans les langues nationales s’inscrit dans cette dynamique. Cela permettra de rendre les lois accessibles à tous et de rétablir un lien entre les traditions ancestrales et les défis modernes des droits humains », a-t-il indiqué.

Ce panel a révélé combien de fois l’Afrique possède une tradition enracinée dans le respect de la dignité humaine et des écosystèmes, bien avant que ces notions ne soient formalisées ailleurs. En reconnaissant ces contributions, l’histoire africaine enrichit l’universalité des droits humains, rappelant que ces valeurs transcendent les époques et les cultures.

Thierno Amadou Diallo

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